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Pr Aly Nouhoum Diallo : «L’heure est venue pour l’armée de faire bouger le front…»
Publié le mercredi 4 juillet 2012   |  Le Guido


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© Autre presse par DR
Armée malienne


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Dans les propos qui suivent, la figure emblématique de la démocratie malienne, le Professeur Aly Nouhoum Diallo, tout en saluant l’organisation du Forum pour la paix dans une Transition apaisée, pense que les militaires ne doivent pas s’entasser à Sévaré, à Sofara, à Konan, à Bandiagara…Selon lui, c’est le moment ou jamais de reconquérir le Nord du Mali sous occupation des groupes armés.

«C’est la presse qui éclaire les hommes et éveille les consciences ; elle est faiseur d’opinions. C’est une presse saine qui doit orienter le pays. J’ai en mémoire des champs de batailles. Pour moi, chacun d’eux avait des significations. Si je prends le siège de Sikasso, d’une part par Samory Touré et d’autre part, par les Français, je vois comment nous nous sommes affaiblis dans l’histoire les uns et les autres. Nous avons permis toujours à un ennemi extérieur de venir nous dominer tous. Il y a le champ de bataille de Youkouma, c’est quand Sékou Ahmadou arrivait au pouvoir pour l’instauration de la Dina de Hamdallaye. Là aussi, c’était des batailles entre les croyants et les mécréants de Kounari (Ségou). C’était la spiritualité qui guidait des païens. Quand je pense à Woyowayakon (Bamako), je comprends que c’est la résistance de Samory Touré à la pénétration française.

La bataille de Woyowayakon ne s’est pas terminée par la défaite des Soudanais de l’époque, bien que notre armement fût dérisoire face aux canons français. Evoquer toujours la supériorité en armement pour ne pas affronter l’adversaire, ne me paraît pas toujours fondé. Je pense à comment la résistance française à libérer tout le Midi France face aux chars hitlériens avant le débarquement de Normandie. Je pense aux Vietnamiens qui se sont affrontés d’abord à la France, puis aux Américains, bien qu’étant un petit pays par rapport à ces vastes pays et nettement moins armé que ces puissances que je viens d’indiquer. Le peuple vietnamien indomptable qui a fini par chasser et les occupants français et américains.

Je voudrais surtout que la presse attire l’attention de nos forces armées, que même si nous pouvons comprendre leur état de dénuement, nous pouvons difficilement comprendre que la jeunesse de Kidal, de Tombouctou, de Gao et de Douentza affronte les mains nues des hommes armés ; que notre armée continue toujours à dire que nous n’avons pas les moyens. La presse, tout en comprenant que l’armée est en réorganisation, doit lui dire que l’heure est venue de faire bouger le front. A quoi servent tous ces hommes entassés à Sévaré, à Sofara, à Konan, à Bandiagara…? S’ils ne peuvent pas avancer en ce moment où le MNLA semble perdu, qu’ils nous le disent.

C’est vrai que la stratégie et la tactique militaire est de leur ressort, mais c’est à eux d’aller étudier comment occuper et comment résister. L’une des images qui me vient en tête, ce son les hommes et les femmes de presse qui sont morts sur les champs de bataille et je me dis que cela a peut être pu vous inspirer pour dire qu’il faut la paix. Cela m’a déterminé à venir, car invité par vous (Presse), j’avais peur que vous nous engager encore dans une Convention nationale, où chacun voulais tirer la couverture sur soi. J’avoue que les monologues n’ont pas manqué. Il faudrait maintenant que vous puissiez préparer des gens à des dialogues. Il y a eu des propositions éminemment constructives, des rapprochements qui se sont faits entre les hommes. Je note que le FDR et le CMS ont des rapprochements qui considèrent que les crises institutionnelles sont secondaires par rapport à la récupération du pays. Si chacun fait taire son moi et son égo, comme chacun le demande, nous nous occuperons que du nord et après, on verra quel fichier il faut pour aller aux élections. Si le peuple malien aspire à chasser toute la vieille garde de la classe politique, il va le chasser. Mais, si le peuple malien arrive aussi à la conclusion que ce sont des vieilles marmites qui font des bonnes soupes, et bien on va laver les vieilles marmites. C’est le peuple qui est souverain. Moi, avec mes 60 ans je n’aspire à rien, sauf ce que Dieu, le Tout-Puissant m’a donné.

J’ai apporté ma petite pierre à l’évolution de la démocratie au Mali. Ce n’est pas aujourd’hui à 75 ans que je vais me bagarrer pour être président ou député ou quoi que ce soit. Chacun de nous doit jouer son rôle. Travailler à ce que les gens s’occupent du Mali et arrêter de parler eux. Quand nous saurons libérer le nord et réconcilier les gens, en ce moment nous irons aux élections».

Propos recueillis par A. MAIGA

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