PolitiqueYaya Sangaré, secrétaire général de l’Adema/PASJ : «La régulation à marche forcée risque d’ouvrir la porte à une fragilisation du processus démocratique»
La question aurait pu être posée autrement : comment les partis politiques pourraient à la fois correspondre aux aspirations électrices des Maliens et élargir les horizons de leur perception globale et pertinente de la vie publique. Au fait, quelle est ou pourrait être la portée d’une opération de réduction à outrance des choix ? S’il est vrai qu’il existe une crise de nombre des partis politiques, la régulation à marche forcée de ces derniers risques d’ouvrir la porte à une fragilisation du processus démocratique.
Je suis pour une régulation encadrée, sinon une réduction arbitraire comme cela se dessine à l’horizon, entraînera la fragilisation de notre processus démocratique, un recul des acquis démocratiques du 26 mars 1991. Il pourrait même ouvrir des tensions politiques aux conséquences imprévisibles. Une analyse holistique de la situation s’impose aux décideurs. Toute initiative visant à réduire ou dissoudre les partis politiques sans fondement légitime et démocratique constitue une grave atteinte aux droits de l’homme. La réduction du nombre ou la dissolution envisagée des partis politiques ne respecte le droit inaliénable du peuple malien (inscrit dans la Constitution) à choisir librement ses représentants et à s’organiser politiquement selon ses aspirations.
Essor