Daouda Mohamed Lamine Dia, président de l’Association des Ulémas du Mali : «Avec la profanation des mausolées à Tombouctou, Bamako n’est pas à l’abri des attentats»
L’unité nationale est menacée, il faut que les Ulémas réagissent face à ce qui se passe à Tombouctou, notamment la profanation des mausolées, indique Daouda Mohamed Lamine Dia. Ce qui se passe aujourd’hui à Tombouctou est plus grave que l’occupation des 2/3 du territoire national, ajoute-t-il. Et de poursuivre que Tombouctou est une référence mondiale en matière islamique.
C’est une, cette ville mystique tant adulée par tous les Maliens. «Je m’adresse à tout le monde, musulmans, chrétiens, animistes de se lever, car notre unité et notre culture sont plus que jamais menacées. Seul Dieu sait, comment on va s’en sortir. Le symbole de Mahamane Alassane Haïdara a été touché ; le tombeau de Cheick Al Kabir n’a pas été épargné. Et pourtant, il est fait partie des fondateurs des Kounta. C’est le marabout de Sékou Ahmadou de Macina, de Sékou Sala, des fidèles de Djili. Seul Dieu peut sauver le Mali. Les auteurs de ces actes ont un programme ficelé. Et après Tombouctou ? Peut-être demain, ce sera le tour de Djenné, de Djili, de Nioro, de Ségou, de Bamako, de Kayes, etc», révèle le président des Ulémas du Mali.
Pour Daouda Mohamed Dia, les Maliens ne doivent pas laisser faire. Il se dit étonné et meurtri par le mutisme injustifié du Haut Conseil Islamique du Mali, de l’AMIPU, de l’IMAMA face à la situation qui se passe à Tombouctou. C’est pourquoi il demande au Gouvernement et à toutes les couches sociales du Mali (société civile, armée, religieux, presse…) de se lever pour mettre immédiatement fin à ces agressions barbares et indignes. Ce qui se passe maintenant à Tombouctou, affirme Daouda Mohamed Lamine Dia, n’a rien à voir avec la rébellion ou le banditisme. Il y a derrière ces agressions d’autres motivations qui risquent de faire éclater à jamais l’unité nationale.
«Je le dis et ça n’engage que moi : le Mali est le seul pays au monde dans lequel il y a plus de tombeaux de Saints. Au Mali, on pratique un Islam tolérant. Mais avec la profanation des mausolées de Tombouctou, le Mali n’est pas à l’abri des attentats. C’est pourquoi je demande à tout le monde de vite s’impliquer», lance Daouda Mohamed Lamine Dia.