PolitiqueDissolution des partis politiques : des forces politiques dénoncent une dérive totalitaire venant d’un ministre et interpellent le Président de Transition
Ce samedi 26 avril 2025, plusieurs partis politiques du Mali se sont réunis lors d’une conférence de presse pour dénpncer une dérive autoritaire du pouvoir de Transition et de la menace sur la liberté d’expression et le pluralisme politique dans le pays. À travers une déclaration solennelle, ces formations politiques ont interpellé directement le président de la Transition et le Premier ministre pour qu’ils tirent toutes les conséquences des actes posés par un ministre délégué, accusé d’avoir fracturé l’État en tournant le dos à une composante essentielle de la nation : les partis politiques.
Les partis ont réaffirmé leur soutien indéfectible à Mamadou Traoré, président du parti Alternative pour le Mali (APM), détenu “pour ses convictions, son courage et sa détermination”, selon les organisateurs. Ils exigent sa libération immédiate et dénoncent ce qu’ils considèrent comme une violation flagrante de la liberté d’expression et d’association, pourtant garanties par la Constitution adoptée en 2023 avec plus de 96 % de votes favorables.
Dans leur déclaration, les représentants politiques ont rappelé qu’en dépit des provocations et des arrestations, ils ont toujours agi avec responsabilité pour préserver l’unité nationale. Toutefois, ils s’interrogent aujourd’hui : “Qui dérange en réalité les partis politiques en République du Mali ? Pourquoi vouloir museler les idées et bâillonner le pluralisme ?”
Revenant sur le processus de réformes politiques, les partis rappellent que, conformément aux recommandations issues des Assises nationales de la refondation (ANR), ils avaient soumis des propositions constructives pour réduire le nombre de partis et encadrer davantage leur fonctionnement, dans le respect de la Constitution. Pourtant, déplorent-ils, le ministre délégué n’a jamais engagé de véritable dialogue avec eux, préférant organiser des « simulacres de concertations » aux résultats biaisés et à la représentativité douteuse.
Parmi les mesures controversées envisagées par le ministère, les partis dénoncent notamment la proposition d’imposer une caution exorbitante de 200 millions de FCFA pour la création d’un parti politique, une démarche qu’ils jugent discriminatoire, favorisant la corruption et écartant les Maliens ordinaires de la vie politique.
Face à ce qu’ils qualifient de “dérive dangereuse”, les forces politiques appellent à la vigilance. “Nous ne pouvons accepter la dissolution des partis politiques en contradiction totale avec la Constitution”, ont-ils averti. Ils craignent qu’une telle décision n’entraîne une rupture démocratique irréversible, alors même que l’histoire récente du Mali a été marquée par de lourds sacrifices pour la conquête du multipartisme.
Les partis politiques annoncent leur volonté d’engager une série de rencontres avec les autorités morales, associatives et syndicales du pays pour sensibiliser l’opinion publique et défendre les acquis démocratiques. Ils promettent également d’élaborer un calendrier d’actions pour la suite, en fonction des conclusions attendues des concertations nationales.
Tout en réaffirmant leur soutien aux Forces armées maliennes et leur engagement envers la construction d’un Mali stable et prospère, ils appellent à la préservation de l’espace démocratique, condition indispensable à toute refondation véritable de l’État.
Pour eux, il appartient désormais au président de la Transition et au Premier ministre d’agir avec responsabilité pour corriger la trajectoire et restaurer la confiance, avant que la situation ne devienne irréversible.