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Mali: la junte militaire sous la menace d`un embargo diplomatique et économique aux conséquences désastreuses (PAPIER GENERAL)
Publié le vendredi 30 mars 2012   |  Xinhua




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BAMAKO - La Communauté économique des Etats de l` Afrique de l` ouest (CEDEAO) a lancé jeudi un ultimatum de 72 heures à la junte au pouvoir au Mali depuis le 22 mars après l` échec de sa tentative de nouer le dialogue avec les putschistes de Bamako.

Une manifestation des pro-junte sur le tarmac de l` aéroport de Bamako a empêché Alassane Ouattara et ses pairs d` atterrir hier. Aujourd` hui, cette communauté brandit la menace d` un embargo diplomatique et économique faute d` un retour à l` ordre constitutionnel après la chute du président Amadou Toumani Touré.

Suite à l`annulation de cette visite, très attendue pour décrispée la situation politique, des affrontements opposent les partisans et les adversaires du CNRDRE. Ainsi, hier, on a assisté à des affrontements devant la Bourse du travail où étaient réunis ceux qui refusent le coup d`Etat de la junte militaire et qui ont été rejoints par des partisans de l`insurrection.

Le débat est aussi très engagé entre les intellectuels, les cadres et tous ceux qui se préoccupent de l`avenir de leur pays par rapports aux menaces de la CEDEAO. "Si j`étais présidente d`un des Etats de la CEDEAO, je ferais pour que l`avis du peuple malien soit pris en compte... Je suis sûre que ce serait de nature à me faire encore plus aimer de mon peuple et à éviter toute velléité de putsch... Au Mali, il est désormais clair qu`il ne s`agit pas juste d`un coup d`état antidémocratique... Ce qui se passe à Bamako n`est pas un simple putsch", souligne une jeune styliste très engagée.

"Nous n`avons pas besoin de l`intervention de ces voyous dans notre pays. Ils étaient bien à l`aise dans leurs palais quand ça chauffait au Mali. Alors qu`on nous foute la paix. Gare à celui qui fout pieds au Mali pour une quelconque intervention militaire", s` offusque Fodié Maguiraga, sociologue de son état.

Pour Adama Coulibaly, cadre de l` administration, "la CEDEAO est restée indifférent lorsque le MNLA tuait les soldats maliens ? Maintenant, après la prise du pouvoir il vienne ce pointé pour le contester la méthode. Je me demande si c`est le Mali qui les intéresse ou bien c`est le pouvoir d`ATT". En résumé, ces intervenants reprochent à la CEDEAO son "silence" face aux attaques des rebelles touaregs qui ont fragilisé Amadou Toumani Touré à la fin de son mandat.

Aujourd` hui, une grande partie des Maliens (pro ou anti putsch) est consciente que leur pays est aux portes de l` isolement diplomatique et économique. Après les incidents volontairement orchestrés par ceux qui tirent les ficelles du coup d` Etat dans l` ombre, la Côte d` Ivoire a décidé de fermer ses frontières avec le Mali. Le Sénégal et le Burkina Faso se prépareraient à agir de même. Pour contraindre la Junte militaire à rétablir l` ordre constitutionnel en remettant le pouvoir des civils (pas forcément l` ancien régime), la CEDEAO est prête à "asphyxier" économiquement ce pays de l` hinterland dont 80 à 90 % des produits de grande consommation passent par les ports d` Abidjan et San Pedro (Côte d` Ivoire) et Dakar (Sénégal).

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