Depuis les événements du 22 mars dernier, la situation est catastrophique pour les hôtels, agences de voyage, l’artisanat et les compagnies aériennes. Air Mali n’échappe pas à la crise. La compagnie perd plus de 540 millions de F CFA par mois depuis le putsch.
L’information a été donnée le lundi 2 juillet 2012 par le directeur général de la compagnie aérienne du Mali, Air Mali, Abderahmane Berthé. C’était lors d’un point de presse au Parc national sur la situation de la compagnie.
L’impact négatif des récents événements sur les activités économiques au Mali ne fait plus l’ombre d’un doute. Les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie et du transport aérien figurent parmi les plus touchés par cette crise qui met le Mali au ralenti.
« La force d’une compagnie aérienne étant basée sur son marché national, Air Mali est fortement affectée par cette situation. Depuis plus de deux mois la demande de transport aérien enregistre une baisse importante », ont constaté les patrons d’Air-Mali.
Avant la crise, la compagnie avait une part de marché assez forte avec 65 % sur Bamako, 70 % sur Abidjan (Côte d’Ivoire), 60 % sur Cotonou (Bénin), 70 % sur Libreville (Gabon)… Mais en mai 2012, a indiqué le directeur général d’Air-Mali, la compagnie a perdu 45 %, soit 540 millions de F CFA de son chiffre d’affaires comparé au mois de janvier 2012.
Les décisions prises par la compagnie de réduire les fréquences de vol et d’annuler certaines dessertes ne sont plus suffisantes, a ajouté le directeur général. Il a annoncé que la mise en place d’un plan de sauvegarde était nécessaire pour passer la période d’incertitude et assurer la survie de la compagnie. Le plan a été mis en exécution en juin 2012.
Les grandes lignes du plan de sauvegarde portent sur la réduction de la flotte aérienne de la compagnie avec l’arrêt de tous les avions MD-87 et leur sortie de la flotte depuis le 11 juin 2012. Un CRJ-200 par contre est maintenu depuis la même date. Pour les vols, M. Berthé a reconnu que l’administration a dû faire des restructurations sur son réseau depuis le 11 juin 2012. Trois destinations ont été retenues, Abidjan (4/7), Conakry (2/7) et Accra (2/7).
Des innovations
Contrairement à ceux-ci, a-t-il continué, les vols sur Dakar, Cotonou, Libreville seront opérés dans le cadre d’accords commerciaux avec d’autres compagnies comme Air Burkina du Groupe Celestair. Sur la réduction de l’effectif du personnel, le directeur général Berthé a souligné que des réflexions sont en cours pour sauver le maximum d’emplois, mais la compagnie, a-t-il d’ores et déjà signifié, ne renouvellera plus les contrats à durée déterminée (CDD) qui arrivent à terme.
De même, Air-Mali a déjà mis fin à certains contrats de prestation. A en croire, le DG, les travailleurs sont impliqués dans l’analyse de la situation à travers leurs représentants légaux. Mais, précisera-t-il, aucune option n’est a priori écartée pour sauver l’entreprise…
Pour l’administration de la compagnie aérienne, le plan de sauvegarde permettra de réduire les pertes et mieux la préparer à une relance future. Une évaluation dans le semestre prochain décidera de la démarche à adopter pour le futur de la compagnie, a dit son directeur général.
La situation économique actuelle du pays impose à tous les secteurs du pôle économique de trouver des stratégies innovantes ou de maintenir un cap de travail malgré la pénurie occasionnée par la crise. La compagnie malienne Air Mali continuera sa politique d’accords commerciaux avec ses compagnies partenaires, en particulier avec Air France.
Air-Mali a depuis le 1er juin 2012 à sa disposition des sièges sur des vols exploités quotidiennement par la compagnie française sur son hub de Paris-Charles de Gaulle et Bamako. Des accords commerciaux, selon les autorités de la compagnie existent déjà avec d’autres compagnies de la sous-région comme Air Burkina, As Sky, Sénégal Airlines, Mauritania Airlines du Groupe Celestair et bientôt la compagnie Air Côte d’Ivoire.