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Crise énergétique au Mali : 54 milliards de dette menacent les barrages de l’OMVS
Publié le mardi 6 mai 2025  |  aBamako.com
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© aBamako.com par Androuicha
Visite de travail du Ministre de l`Agriculture dans la zone Office du Niger.
Ségou, le 09 juillet 2019. En tournée dans la 4è région de notre pays, le Ministre de l`Agriculture Mourlaye Ahmed Boubacar a visité quelques sites stratégiques de la zone Office du Niger notamment le barrage de Markala et les adducteurs d`eau des périmètres aménagés de Kolongo et Dioro.
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Le secteur énergétique malien vacille sous le poids d’une dette colossale de 54 milliards de FCFA due par Énergie du Mali (EDM) à la Société de gestion de l’énergie de Manantali (SOGEM). Une situation critique qui compromet l’exploitation des barrages hydroélectriques partagés entre les pays de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) que sont le Mali, la Mauritanie et le
Sénégal.

En effet, seelon les informations rendues publiques par le confrère Apanews, dans une lettre datée du 25 avril 2025, le Directeur général de la SOGEM a tiré la sonnette d’alarme. Il y dénonce des arriérés de paiement accumulés par EDM, qualifiant cette situation de « question de vie ou de mort » pour les infrastructures énergétiques régionales. Ces impayés mettent directement en péril la durabilité des ouvrages structurants de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), qui regroupe le Mali, le Sénégal et la Mauritanie.


Malgré la présence de grands barrages comme Manantali (200 MW), Gouina (140 MW) et Félou (62 MW), rapporte la même source, le Mali peine à en tirer pleinement parti. Le manque d’entretien, les défaillances techniques et surtout les retards de paiement affaiblissent leur rendement. Cette situation affecte non seulement l'approvisionnement en électricité du Mali, mais aussi celui de ses voisins interconnectés via le réseau OMVS.

Le Mali traverse depuis plusieurs années une crise énergétique majeure, marquée par des délestages fréquents. En 2023, la production nationale atteignait 2 838 GWh, majoritairement issue du thermique (54 %), devant l’hydroélectrique (34 %) et le solaire (3 %). Le taux d’électrification du pays reste faible : 56 % au niveau national, et à peine 31 % en zones rurales.

Face à l’urgence, le Mali mise progressivement sur les énergies renouvelables, notamment le solaire. La future centrale de Sanankoroba (200 MW), développée avec la société russe NovaWind, devrait à terme augmenter la capacité nationale de 10 %. Des microprojets locaux, comme la mini-centrale solaire de 18 kW à Karan, améliorent aussi l'accès à une électricité propre dans les zones rurales.

La dette d’EDM envers la SOGEM met en lumière les failles structurelles du système énergétique malien. Si aucune solution rapide n’est trouvée, les infrastructures communes de l’OMVS risquent la dégradation progressive, compromettant durablement l’intégration énergétique régionale.

Les observateurs appellent le gouvernement malien à Régulariser en urgence sa dette envers la SOGEM ; Mettre en place une gouvernance plus rigoureuse du secteur énergétique ; Accélérer la diversification du mix énergétique, notamment par le solaire.

Le temps presse. Sans réponse concrète, le Mali risque une paralysie énergétique durable, aux lourdes conséquences économiques et sociales, bien au-delà de ses frontières.


KM
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