La distribution de vivres (riz, haricot) et de produits de première nécessité (huile) par la Croix-Rouge malienne à la population de Djenné a mal tourné le jeudi 14 juin. Ce n’est certes pas la première fois que cela arrive. Mais cette fois-ci une méditation s’impose et des mesures doivent être prises.
Sans attendre d’être servies, des populations se sont ruées sur les vivres et denrées au motif que les responsables locaux s’étaient servis nuitamment. Les délégations venues de toutes parts n’en croyaient pas leurs yeux, car c’était la première fois au monde que des gens même en difficulté avaient peu de retenue.
La Croix-Rouge malienne s’est jointe à l’Etat malien pour secourir les déplacés du Nord. Une importante quantité de denrées de première nécessité avait été convoyée à Djenné pour les nécessiteux du cercle. Les responsables de la Croix-Rouge au niveau régional, national et même du Niger avaient fait le déplacement pour être les témoins de cette action humanitaire, car la famine s’installait déjà à Djenné.
Les villages commençaient à se vider de leurs jeunesses. Une commission locale a été mise en place pour une gestion équitable des produits. Mais déjà, les jeunes de l’association de la Croix-Rouge s’étaient plaints de ne pas être impliqués dans la distribution des vivres.
Mais le fait révoltant, c’est que des responsables locaux auraient été surpris nuitamment avec des chargements de charrettes pour leurs propres familles. Alors la population a décidé de se faire justice elle-même.
Une rumeur de casse des magasins contenant des vivres a circulé pendant des jours. Aucune disposition ou mesure n’a été prise par les responsables. Alors ce jeudi 14 juin, pendant que la distribution se passait normalement une foule a envahi et s’est emparée de tout ce qui est riz, haricot, huile etc. et cela en quelques minutes au grand dam des responsables présents.
Les responsables de la Croix-Rouge qui ont assisté à la scène étaient tout simplement stupéfaits. L’un d’eux dira : « Nous n’avons jamais vu une telle scène, même dans le pays où nous sommes passés où il y a la guerre, la famine, nous n’avons pas vu un tel cas« . Ils ont immédiatement regagné Bamako.
