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Suspension des partis politiques : le gouvernement évoque des raisons d’ordre public, l’opposition
Publié le mercredi 7 mai 2025  |  aBamako.com
Cérémonie
© aBamako.com par Dr
Cérémonie de Clôture des concertations sur la relecture de la Charte des partis politiques
Bamako, le 29 avril 2025. Le Premier ministre, le Gal Abdoulaye Maïga, a présidé la cérémonie de clôture des concertations sur la relecture de la Charte des partis politiques au Centre international de conférences de Bamako (CICB)
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Le climat politique s’alourdit au Mali. À la veille d’une manifestation d’opposition, Bamako impose un gel total des activités politiques, sur fond de réformes controversées et de tensions croissantes.


Le gouvernement de transition a annoncé, ce mercredi 7 mai 2025, la suspension immédiate de toutes les activités des partis politiques et associations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national. L’annonce a été faite à l’issue du Conseil des ministres et relayée à la télévision nationale.

Motif invoqué : des « raisons d’ordre public ». Mais, pour les observateurs et l’opposition, cette décision intervient à un moment stratégique : 48 heures avant une manifestation prévue pour le vendredi 9 mai 2025, et alors que la contestation monte contre un projet de réforme institutionnelle jugé autoritaire.


Cette suspension ne concerne pas seulement les partis traditionnels, mais aussi toute organisation revendiquant un caractère politique. L’opposition y voit un signal clair : la volonté d’étouffer toute voix dissonante alors que le régime militaire cherche à consolider son pouvoir.

Quelques jours plus tôt, des incidents violents avaient éclaté au Palais de la Culture Amadou Hampaté Ba à Bamako, où une rencontre de l’opposition a été perturbée par des individus non identifiés. Plusieurs participants auraient été agressés, selon une déclaration conjointe des organisateurs.

Au cœur de la crise : un projet de loi explosif adopté récemment, visant à abroger la Charte des partis politiques de 2005 et le Statut de l’opposition de 2015. Ce texte prévoit non seulement la suppression pure et simple des partis actuels, mais aussi la fin de leur financement public et la disparition du statut de chef de file de l’opposition.

Autre mesure jugée dissuasive : l’instauration d’une caution de 100 millions FCFA pour créer un nouveau parti, qualifiée de « suffrage censitaire » par l’opposition, qui y voit une tentative de verrouiller l’accès à la vie politique.

Les réformes s'inscrivent dans une dynamique plus large impulsée par la Confédération des États du Sahel (AES), à laquelle le Mali appartient aux côtés du Burkina Faso et du Niger. Parmi les propositions issues des concertations nationales d’avril : l’introduction d’un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable, ouvrant la voie à une candidature du général Assimi Goïta à la tête du pays au-delà de la transition.

Face à cette offensive, l’opposition malienne avait formulé une série d’exigences avant même la fin de la transition d’ici au 31 décembre 2025. Il s'agit d'un calendrier clair pour le retour à l’ordre constitutionnel, la libération des détenus d’opinion, le retour des exilés politiques, des poursuites contre les auteurs de violations constitutionnelles.
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