La mine d’or Loulo-Gounkoto au Mali a produit 723 000 onces en 2024, dont 176 000 onces au premier trimestre. Alors qu’un différend fiscal persiste entre le gouvernement et Barrick qui détient 80 % d’intérêts dans le complexe, la compagnie a suspendu les opérations en janvier.
La mine d’or Loulo-Gounkoto a produit 22 000 onces au premier trimestre 2025, indique Barrick Minning dans une mise à jour publiée mercredi 7 mai. Il s’agit d’une baisse de 87 % en glissement annuel, dans un contexte où la compagnie a arrêté les activités à la mine mi-janvier en raison de tensions persistantes avec le gouvernement malien.
Le 11 janvier 2025, les autorités maliennes ont saisi l’or stocké sur le site pour le placer dans une banque à Bamako, en exécution d’une ordonnance émise par le Pôle National Économique et Financier. La saisie de ce doré, qui a une valeur comptable de 92 millions de dollars selon Barrick, a entrainé dans la foulée la suspension des opérations sur le complexe.
Annoncée le 14 janvier, cette mesure est toujours en place et a conduit la compagnie à ne pas faire de prévisions de production pour Loulo-Gounkoto cette année. Pour rappel, le bras de fer entre Barrick et le gouvernement malien trouve son origine dans la volonté de Bamako de récupérer 300 à 600 milliards FCFA de manque à gagner auprès des mines d’or.
Contrairement aux compagnies opérant les autres mines industrielles d’or du pays, Barrick n’a toujours pas trouvé un compromis avec l’État. En février, le groupe a signé un accord visant à mettre fin à l’impasse, avec le versement annoncé de 275 milliards FCFA (476 millions $) à Bamako, mais le gouvernement malien n’a toujours pas finalisé le deal. Il a même fermé les bureaux de Barrick à Bamako à la mi-avril, pour non-paiement d’impôts.
La situation a des implications importantes pour les deux parties, car Loulo-Gounkoto est la plus grande mine d’or du Mali et représente 15 % de la production de Barrick en 2024. Au niveau financier, Barrick a par ailleurs évalué à 550 millions de dollars les paiements qu’elle aurait dû effectuer au gouvernement malien, sans la suspension des opérations.