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Ressources minières : B2Gold obtient un nouveau permis, Barrick et Resolute toujours dans la tourmente
Publié le jeudi 8 mai 2025  |  aBamako.com
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Alors que la tension monte entre l’État malien et certains géants de l’or, B2Gold tire son épingle du jeu. Le gouvernement de Transition a octroyé, le mercredi 7 mai 2025, un nouveau permis de recherche aurifère à la société canadienne B2Gold Mali Resources SARL. Ce titre couvre désormais une vaste zone issue de la fusion des permis de Menankoto-Sud et Bakolobi, situés dans le cercle stratégique de Kéniéba (région de Kayes).

Déjà opérateur du complexe aurifère de Fekola, B2Gold renforce sa position dans l’une des régions minières les plus prolifiques d’Afrique de l’Ouest. En 2024, la société a produit 13,7 tonnes d’or, participant aux 58,7 tonnes extraites sur le sol malien cette même année.

Pour 2025, les prévisions sont ambitieuses : jusqu’à 17,1 tonnes avec un coût moyen de production compris entre 845 et 905 dollars US/once, selon les chiffres du 1er trimestre publiés par la compagnie (GlobeNewswire, mai 2025).

Un accord signé en septembre 2024 avec les autorités maliennes a permis de stabiliser la situation juridique de B2Gold, grâce à un compromis sur les effets du nouveau Code minier de 2023. Une manœuvre stratégique qui contraste fortement avec les difficultés rencontrées par d’autres acteurs du secteur.

À l’inverse, le géant Barrick Gold est embourbé dans une crise majeure. Depuis janvier 2025, ses bureaux à Bamako sont fermés, ses dirigeants ont été contraints de quitter le pays, près de 3 tonnes d’or auraient été saisies par les autorités pour des litiges fiscaux que la compagnie juge infondés.

La menace d’une saisie du complexe Loulo-Gounkoto, l’un des plus rentables d’Afrique, plane toujours. Barrick, qui a produit 19,4 tonnes d’or en 2024, a porté l’affaire devant un tribunal arbitral international, dénonçant la violation de conventions minières signées par l’État. Aucun compromis n’a encore émergé des discussions en cours.

Même atmosphère tendue chez l’australienne Resolute Mining, dont trois dirigeants, dont le PDG, ont été arrêtés en novembre 2024 dans le cadre d’un contentieux fiscal. Leur libération aurait été conditionnée au versement de 160 millions de dollars, que la société dit avoir été contrainte de payer sous pression. La mine de Syama reste opérationnelle, mais à des coûts en forte hausse : 1 650 à 1 750 dollars/once en 2025, contre 1 476 dollars/once en 2024.

Le Mali, deuxième producteur d’or d’Afrique derrière le Ghana, dépend fortement de l’or, qui représente 9 % de son PIB et 75 % de ses exportations. Mais les réformes fiscales et juridiques engagées par Bamako pour augmenter les revenus de l’État suscitent une inquiétude croissante chez les investisseurs étrangers, notamment occidentaux.

Si B2Gold semble avoir trouvé un équilibre avec les autorités, les bras de fer avec Barrick et Resolute jettent une ombre sur l’environnement des affaires, dans un pays où la stabilité juridique devient aussi précieuse que le métal jaune.


KM
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