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Niono-Markala : Les banques désertent
Publié le mercredi 4 juillet 2012   |  Les Echos




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Dossier

Economie 2012

En cette période hivernale, les populations rurales de la région de Ségou souffrent. Les banques ont fermé depuis deux mois. Les crédits agricoles sont compromis.

Depuis le 1er avril 2012, les banques de Niono ont fermé. Avec la prise du Nord, certaines succursales des banques ont été pillées. Par mesure conservatoire, dans la région de Ségou, des banques ont fermé leurs agences dans des localités comme Markala, Niono…
La zone Office du Niger est à la lisière du Sahel et du Sahara, des zones d’insécurité. Les banques maliennes présentes au nord ont perdu beaucoup d’argent lors de l’occupation des 2/3 de notre pays par des islamistes et autres hordes de « MNLA« .

Chat échaudé craignant eau froide, dans la zone office du Niger, de Niono à Diabaly, de N’Goma-Coura à Siribala, les banques ont purement et simplement mis la clef sous la porte. Le spectacle est désolant : les portes des banques ressemblent à des coins hantés, envahies qu’elles sont par les toiles d’araignées. Ceux qui veulent de l’argent sont obligés de venir jusqu’à Ségou.

Seule la Banque nationale de développement agricole (BNDA) passe une fois tous les quinze jours pour servir des clients. Le reste du temps, « il faut se taper 105 km, jusqu’à Ségou pour avoir son salaire« , soupire un employé d’une ONG. Selon lui, « nous sommes obligés de déléguer par mois un collègue sur Ségou : chacun cotise pour le déplacement et le séjour, car, ça prend au moins une journée« .

L’Office du Niger est un périmètre de culture irriguée aménagé sur le delta intérieur du Niger. Il dispose d’un nouveau schéma directeur de développement qui a attiré des investisseurs de tout bord, comme l’Uémoa, la Cen-SAD, le Millenium Challenge Account ou encore le Sénégal.

Du coup, la riziculture a connu un regain d’intérêt, avec en sus d’autres cultures expérimentales comme l’oignon, la contre-saison en riz, la pomme de terre ou même le blé.
Ce regain était matérialisé par les banques qui ont poussé à Niono comme des champignons. Presque toutes les grandes banques maliennes ont ouvert dans la zone Office du Niger des succursales, facilitant les transactions, les crédits agricoles et assistant les paysans pour d’autres besoins en financement.

Cette confusion dure depuis avril, et les banques, à Bamako, ne donnent pas de délais pour la fin du calvaire des paysans de l’Office du Niger.

Alexis Kalambry

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