SociétéRecrudescence de la violence verbale sur les réseaux sociaux: Le Procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité est fortement interpellé pour sévir
Après deux membres du Conseil National de transition, CNT, qui ont proféré des menaces pour ne pas dire appelé au meurtre contre des citoyens dont le tort selon les auteurs de ces propos serait d’exprimer et d’exercer leurs droits à manifester, ce fut le tour des soit disant « sages de Ségou » qui ne sont pas à leur première fois, de proférer des menaces à l’encontre de toutes voix critiques de la transition. Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse aucune nouvelle de leur convocation par le procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité ne nous est parvenue. Pour moins que ces propos d’une extrême violence
et d’une gravité pour la paix sociale et le vivre ensemble, certains ont été interpellés d’autres placés sous mandat de dépôt. La justice est-elle équitable selon qu’on soit proche du pouvoir ou qu’on soit une voix critique ? Qu’attend le procureur de la lutte contre la cybercriminalité pour interpeller les auteurs de ces propos haineux et attentatoires à la paix sociale ?
Ne dit-on pas que le premier baromètre de la bonne marche des institutions d’un pays est la bonne santé de sa justice ? C’est l’équitable distribution de la justice qui détermine le bon fonctionnement et l’estime qu’on peut avoir pour ce pays. C’est encore quand la justice marche que tout marche dans le pays. Il deviendra non seulement une bonne destination et attirera à coup sûr beaucoup d’investisseurs. Sachant bien cela pourquoi, au nom de la séparation des pouvoirs, les hommes et les femmes chargés d’animer ce pouvoir ne font-ils pas preuve d’audace même si cela pourrait heurter la sensibilité du chef de l’exécutif.
En effet, sous nos tropiques le pouvoir judiciaire est totalement inféodé au pouvoir exécutif et aucune réforme n’a permis de soustraire le judiciaire du joug de l’exécutif, d’où ce préjugé défavorable à l’encontre de la justice. Sinon comment comprendre que les voix critiques sont systématiquement réduites en silence tandis que celles qui soutiennent le pouvoir en place se croient tout permis au point d’appeler au meurtre de ceux qui sont opposés, sans être interpellés. Trois exemples illustrent bien nos allégations, ce sont d’abord deux membres du CNT qui ont proféré des menaces pour ne pas dire appelé au meurtre des manifestants qui se hasarderaient à sortir le vendredi 3 mai 2025 pour manifester contre une décision prise par les autorités à l’encontre des partis politiques. Comme si cela ne suffisait pas, un groupuscule d’individus se faisant passer pour les sages de Ségou a agi de la même manière en menaçant de mort tout homme politique qui va à l’encontre de la décision prise par les autorités de la transition relative à la dissolution des partis politiques.
La justice est-elle équitable selon qu’on soit proche du pouvoir ou qu’on soit une voix
critique ?
C’est la légitime question que beaucoup de citoyens se posent aujourd’hui. D’autres vont jusqu’à dire que la justice est devenue un moyen de pression entre les mains du pouvoir pour faire taire toutes les voix dissidentes, toutes les voix critiques, bref pour étouffer dans l’œuf toute velléité déstabilisatrice du régime. Le procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité qui voit tout est fortement interpellé pour sévir contre toutes les atteintes à la loi qu’elles soient commises par les proches du pouvoir ou par ceux de l’opposition. Il doit comprendre que l’injustice peut engendrer de sentiments de haine, de rejet de l’autre et de révolte. Les conséquences de la mauvaise distribution de la justice pourraient être incommensurables. Il y a entre autre la catégorisation des citoyens, à savoir des citoyens de première et de seconde zone ; il y a également un sentiment d’abandon. Pour éviter qu’un tel sentiment ne prospère dans notre pays, le Procureur doit sévir contre ces trois justiciables qui ont proféré des menaces et même appelé au meurtre. Leurs propos sont d’une telle brutalité que leur interpellation fera réfléchir d’autres qui seront tentés de faire la même chose. Il est temps que la justice malienne cherche à redorer son blason pour être une justice pour tous, pas celle des puissants qui s’en serviraient pour écraser les plus faibles. En tout cas c’est l’impression que de nombreux citoyens ont. Qu’attend le procureur de la lutte contre la cybercriminalité pour interpeller les auteurs de
ces propos haineux et attentatoires à la paix sociale ?
Tous les regards sont désormais tournés vers le pôle de la lutte contre la cybercriminalité dans l’espoir de voir certains justiciables comparaitre pour avoir proféré des menaces de mort, via les réseaux sociaux, à l’encontre d’autres maliens, toute chose qui entre dans le cadre de la cybercriminalité. En le faisant il aurait posé un acte de salubrité publique qui mettra certainement fin à des passes droits que certains se seraient donnés. Une interpellation des auteurs des propos attentatoires à la paix sociale sur les réseaux sociaux soulagerait beaucoup de maliens et redorerait l’image fortement écornée de la justice malienne. Les trois malencontreuses sorties de ces individus, à savoir deux membres du CNT, qui ne devraient pas jouir de l’immunité de député parce qu’ils n’en ont pas le statut, et ceux qui se font appeler sages de Ségou doivent subir la rigueur de la loi. Leur interpellation s’impose pour couper court à toutes les interprétations, à toutes les supputations et pour embellir l’image fortement dégradée de la justice. Le Procureur du pôle de lutte contre la cybercriminalité a désormais entre ses mains une patate chaude, en tout cas si tant est qu’il prête une oreille attentive à tous ces cris de cœur de nombreux citoyens.