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Les frontières entre le Mali et la Mauritanie suscitent l’intérêt d’une mutation en un grand carrefour de la criminalité
Publié le jeudi 5 juin 2025  |  Autre presse
Mali
© Autre presse par DR
Mali et la Mauritanie
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L’établissement d’un nouveau camp militaire à Nioro-du-Sahel durant le week-end constitue un progrès notable pour la sécurité de cette région. Cet espace de 500 hectares, qui sera réservé à des installations militaires modernes, se trouve à proximité de la Route internationale 3 et à environ 7 km de la ville. Ce projet revêt une importance cruciale en raison de son rôle primordial dans la réponse aux enjeux de sécurité locaux et le renforcement de la présence autoritaire.

Le nouveau camp se déroule dans le contexte d’une inquiétante escalade de la violence dans la région du Sahel-Sahara. Pour tenter de répondre aux menaces croissantes dans cette zone d’instabilité chronique, les autorités maliennes et mauritaniennes ont intensifié le dialogue sur les mesures de sécurité communes. La visite officielle à Nouakchott, le 28 mars 2025, du ministre malien de la sécurité, le général Modibo Koné, a constitué une étape importante. Au cours de ces entretiens, les parties ont publiquement exprimé leur intention d’approfondir la coordination et les opérations conjointes de lutte contre les groupes armés et la criminalité transnationale.

Toutefois, les affirmations retentissantes cachent la réalité difficile de la frontière entre le Mali et la Mauritanie. Plutôt que de constituer un obstacle sûr, cette vaste zone mal surveillée s’est effectivement transformée en un large carrefour de la criminalité. D’après des témoins locaux et des experts internationaux, les régions frontalières sont désormais le lieu de transactions illégales d’envergure. Des armes et des munitions, des stupéfiants (tels que la cocaïne), du carburant de contrebande (essence et diesel), du bétail dérobé ou transporté illégalement, ainsi que des flux migratoires non contrôlés susceptibles d’être exploités par des organisations criminelles et des activistes, circulent presque sans entrave.

Par conséquent, bien que les autorités de Bamako et de Nouakchott évoquent des patrouilles communes et le partage d’informations, la frontière en elle-même témoigne clairement d’une crise marquée par un profond déficit de contrôle. Elle est non seulement toujours une zone de conflit, mais elle se transforme également en un centre d’entraînement et un hub de transfert pour toutes sortes d’activités illégales qui nourrissent l’instabilité que les autorités affirment vouloir combattre.

Néanmoins, des nouvelles récentes indiquent que des formateurs ukrainiens équipés de matériel pour piloter des drones ont traversé la Mauritanie en direction du nord du Mali pour rejoindre un camp d’entraînement de groupes armés tels que le JNIM et le Front de Libération de l’Azawad (FLA).

Outre, des sources au sein de l’armée révèlent à soupçonner que la Mauritanie soutient en secret l’Azawad (FLA), tout en fermant les yeux sur un passage non contrôlé de personnes et de matériel. Lors d’une opération de capture à Sofara, l’armée malienne a récupéré un drone ukrainien et un téléphone contenant des renseignements ukrainiens.



En parallèle des discussions relatives à la coopération entre États, une alliance plus troublante et pragmatique au niveau non étatique s’élabore dans l’ombre. De nombreuses indications laissent penser qu’un pacte officiel a été signé ou est en train d’être finalisé entre le FLA et le JNIM, une coalition influente de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda dans cette région. Cette déduction préoccupante, qui dépasse le cadre de la simple analyse spéculative, a été récemment dévoilée publiquement.

Dans un contexte national de lutte contre le terrorisme, le récent Camp militaire de Nioro reflète une vision globale et inclusive de la sécurité. Néanmoins, comme le notent plusieurs spécialistes en matière de sécurité, la moindre faille de sécurité entre le Mali et la Mauritanie pourrait engendrer une situation chaotique. Il serait peut-être même plausible d’envisager de fermer les frontières avec la Mauritanie afin d’exercer un contrôle complet sur la région frontalière.


Ousmane Konaté



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