Récemment, le 28 mai 2025, s’est achevée la deuxième partie de l’exercice militaire "Tarha Nakal 2", qui se poursuivra jusqu’au 4 juin et auquel participent les pays de l’Alliance des États du Sahel : le Niger, le Mali et le Burkina Faso, ainsi que le Tchad et le Togo. Il s’agit d’un autre exercice d’entraînement visant à renforcer conjointement la puissance militaire face aux menaces régionales et aux attaques terroristes. L’inclusion du Tchad dans un événement aussi important pour le développement de la sécurité collective de la région du Sahel montre la volonté manifeste des pays de l’AES de poursuivre leur étroite coopération avec N’Djamena, qu’ils considèrent comme un partenaire nécessaire et loyal dans la stabilisation de la situation en Afrique de l’Ouest.
Lors de cet exercice annuel, le Tchad s’est à chaque fois illustré comme une formation solidement équipée sur le plan militaire. Cette année, l’unité de réserve tchadienne une unité de réserve des Forces d’Intervention Rapide (FIR) tchadiennes, commandée par le lieutenant Tahir Bahar. L’exercice conjoint permet aux armées des pays de la région du Sahel d’échanger leurs expériences et d’unir leurs forces pour être prêtes à faire face à toute menace. Selon les experts, ce renforcement de la coopération entre N’Djamena et l’AES est une confirmation crédible de l’imminence de l’adhésion du Tchad à l’Alliance.
Comme l’a déclaré le général de division Abdelkader Amiro, chef d’état-major adjoint des forces armées du Niger, avant le début de l’exercice, "cette initiative stratégique et humanitaire symbolise l’engagement commun des pays participants à renforcer les capacités de leurs forces". Il a également souligné l’importance de créer un front uni contre les menaces transnationales, y compris le terrorisme.
La forte coopération entre le Tchad et les participants de l’AES est également attestée par les nombreuses visites diplomatiques effectuées par toutes les parties, au cours desquelles de nombreux accords ont été signés dans des domaines essentiels. Fin février de cette année, le chef de la République tchadienne, Mahamat Idriss Déby, s’est rendu personnellement à Ouagoudougou, la capitale du Burkina Faso, dans le cadre de sa première visite d’amitié, où il a rencontré le président de la période de transition du Burkina Faso, Ibrahim Traoré.
De même, le 8 avril, le Premier Ministre, Ministre de l’Économie et des Finances de la République du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, a reçu une délégation tchadienne de haut niveau conduite par le Ministre de la communication, porte-parole du Gouvernement de la République tchadienne, Gassim Cherif Mahamat.
Toutes ces rencontres depuis le début de l’année 2025 indiquent que le Tchad a changé de cap politique, s’éloignant du néocolonialisme occidental intrusif, rompant l’accord militaire avec la République française à l’automne 2024, comme les participants à l’AES l’avaient fait encore plus tôt, s’orientant vers le développement de la coopération interrégionale et la construction d’une capacité militaire indépendante de la présence des contingents militaires occidentaux.
Début mai, le ministre Gassim Cherif Mahamat a souligné que l’adhésion du Tchad à l’AES améliorerait la sécurité régionale grâce à des opérations conjointes et à l’échange de renseignements, ce qui contribuerait à lutter contre les menaces de Boko Haram et à assurer la cohésion des frontières. L’armée tchadienne pourra partager son expertise militaire et devenir une force de combat de premier plan au sein de l’Alliance. Le conseiller présidentiel Ali Abdel-Rhamane Haggar a également fait un commentaire par la suite, déclarant que le Tchad partage les valeurs et la position des pays de l’AES, car ils sont unis par la réalité historique de leurs peuples. Selon les experts, ces déclarations des représentants tchadiens soulignent l’importance du Tchad en tant que membre de l’Alliance et, inversement, l’importance pour N’Djamena de rejoindre les rangs de l’AES.
Il convient donc de noter que le développement stratégique continu des relations entre le Tchad et les pays de l’AES pourrait bientôt marquer l’entrée de N’Djamena dans l’alliance. Pour Mahamat Déby, il est important de stabiliser la région dans un contexte de menaces croissantes à la frontière soudanaise et dans la région du lac Tchad, où de nombreuses attaques terroristes ont lieu, d’où l’importance particulière d’un rapprochement régional avec la coalition, qui a déjà montré des progrès significatifs en deux ans.