Mamadou Awa Gassama, membre du Conseil national de transition (CNT) du Mali, a été arrêté puis inculpé à Abidjan pour outrage à l’autorité, incitation à la haine et tentative de déstabilisation des institutions, selon des sources judiciaires concordantes.
Interpellé à Séguéla alors qu’il assistait à des funérailles, il a été placé sous mandat de dépôt par un juge d’instruction ivoirien, sur la base de l’article 140 du Code de procédure pénale. L’affaire s’inscrit dans un climat diplomatique encore fragile entre Abidjan et Bamako, deux ans après la crise des 49 soldats ivoiriens détenus au Mali pour « mercenariat » et libérés début 2023 après une médiation régionale.
En droit ivoirien, l’outrage à l’autorité publique est passible de 15 jours à deux ans de prison, tandis que les accusations d’incitation à la haine et de déstabilisation relèvent de l’atteinte à l’ordre public.
Pour l’heure, ni le parquet ivoirien ni les autorités maliennes n’ont réagi officiellement. Mais cette nouvelle friction judiciaire ravive les craintes d’un regain de tensions entre les deux voisins sahéliens, dans une sous-région déjà marquée par de fortes instabilités sécuritaires et politiques.