La situation humanitaire au Mali se détériore pour les femmes et les filles, confrontées à une recrudescence des violences sexuelles dans les sites de déplacés internes, alerte un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) consulté par aBamako.com ce mercredi 1er juillet 2025.
Selon l’enquête menée en mai, le nombre de déplacés internes a bondi de 15 % en un an pour atteindre près de 380 000 personnes, aggravant les risques pour les plus vulnérables, notamment dans les régions de Tombouctou, Gao, Mopti et Ménaka.
L’UNFPA documente une hausse des cas d’exploitation sexuelle, de harcèlement et de mariages forcés, sur fond de violences armées persistantes. Sur les 6,4 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire dans le pays, plus de la moitié sont des femmes et des filles, exposées de manière disproportionnée à l’insécurité.
L’accès aux soins reste très limité : moins de 25 % des structures de santé affectées offrent une prise en charge complète des survivantes de violences sexuelles. Dans certaines régions comme Tombouctou et Ménaka, plus de 75 % des services spécialisés sont fermés.
L’UNFPA dit maintenir ses opérations grâce à 86 structures de santé, six espaces sécurisés pour femmes et filles, et sept centres à guichet unique, mais l’agence fait face à un déficit de financement critique. Sur un besoin de 16,5 millions de dollars pour 2025, seuls 2,9 millions ont été mobilisés à ce jour.
Sans ressources supplémentaires, « l’ampleur et la durabilité des programmes de protection et de santé reproductive sont menacées, alors que près de 900 000 femmes et filles en dépendent », prévient l’organisation.