Sur fond de rupture progressive avec Paris et de rapprochement avec Moscou, les États-Unis multiplient les visites diplomatiques pour rétablir leur coopération sécuritaire avec les pays sahéliens, confrontés à une insécurité persistante, révèle le confrère Apa.
À Bamako, en effet, Rudolph Atallah, haut responsable pour la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, a séjourné du 8 au 10 juillet. Il s’est entretenu avec le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, et le ministre de la Sécurité pour acter une « coopération rénovée », axée sur le renforcement des capacités locales et l’intégration de la Confédération des États du Sahel (AES) dans la lutte contre le terrorisme.
Le 27 mai à Ouagadougou, le Sous-Secrétaire d’État pour l’Afrique de l’Ouest, Will Stevens, a remis un message du président Trump aux autorités burkinabè, promettant une coopération « solide et respectueuse de la souveraineté », tout en reconnaissant les critiques sur les restrictions à l’acquisition de matériel militaire.
Le Général Michael Langley, commandant d’AFRICOM, a pour sa part admis à Nairobi que la recrudescence des attaques au Sahel s’est accentuée depuis le départ progressif des forces américaines du Niger en 2024. À Niamey, après la dénonciation des accords de défense, Washington tente de rétablir un dialogue avec le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine.
Ces signaux interviennent alors que la France reste accusée de tentatives de « déstabilisation » par Bamako, Ouagadougou et Niamey, qui ont renforcé en parallèle leur coopération sécuritaire avec la Russie, notamment via l’envoi d’instructeurs militaires.
Malgré ces tensions, les États-Unis cherchent à combiner réengagement sécuritaire, respect affiché de la souveraineté et pressions diplomatiques, notamment sur les questions migratoires. Selon le Washington Post, le Niger et le Burkina Faso figurent toujours parmi les pays ciblés par de potentielles restrictions de visas.
Dans un Sahel où la recomposition des alliances redessine les équilibres régionaux, Washington veut maintenir ses leviers face à une influence française en perte de vitesse.