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Paix et réconciliation : Une Charte pour tourner la page de l’échec de la Conférence nationale
Publié le lundi 28 juillet 2025  |  L’Inter de Bamako
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S’il y a un déficit dans la gestion des militaires, c’est bien et bien le dialogue. Il est devenu le talon d’Achille de la transition, dont l’objectif était de rassembler les Maliens autour de leur pays, plongé dans une crise sans précédent depuis 2012 du fait de la mauvaise gouvernance d’une minorité méprisante qui s’est accaparée de tous les leviers politico-économiques et financiers son confort personnel. La Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale, remise au chef de l’État, mardi dernier, relèvera-t-elle le défi ?Le dialogue. Parlons-en. Le Mali en a besoin en cette phase critique de son histoire politique pour une réconciliation sans démagogie. Sans le dialogue, tout est voué à l’échec. Point d’avancées économiques et sociales. Un pays comme le nôtre, déchiré par tant de haine, de rancœurs occasionnées par le comportement crapuleux d’une meute d’hommes politiques à la solde de leur ventre et de leurs protecteurs extérieurs, a intérêt réconcilié ses enfants qui se regardent en chiens de faïence à chaque changement de régime.La Chate pour la paix et la réconciliation nationale, remise officiellement, mardi 22 juillet dernier, au général d’armée Assimi Goïta, président de la transition malienne, est un tournant pour le Mali. Elle jette les fondements d’un nouveau départ pour le retour de la paix et une réconciliation nationale. C’est ce qui a été souhaité par le chef de l’État, initiateur de cette charte. Nous pensons qu’elle ne sera pas un instrument politique, à l’image des textes précédents qui appelaient les Maliens à pardonner aux bourreaux. Elle doit être au-dessus des clivages pour ne pas produire les effets contraires de la Conférence nationale de juillet et août 1991. Cette kermesse a été le lieu d’exclusion d’une partie de la population malienne. Les vainqueurs ont dicté leur loi en adoptant des textes qui garantissaient toutes sortes de magouilles et de malversations sur le dos du peuple malien. Ils leur accordaient aussi la confiscation du pouvoir par l’organisation des élections frauduleuses, mais félicitées et certifiées par leurs tuteurs outre-Atlantique.S’il y a dialogue, nous espérons qu’il sera franc, sans langue de bois pour jeter les bases d’un Mali émergent dans lequel la distribution des richesses nationales, de la justice ne sera plus à la tête du client ou du soutien à ceux qui sont au pouvoir. Il donnera la joie aux cœurs brisés par des années de mensonges, de corruption, d’enrichissement illicite et personnel, du pillage en bandes organisées des biens de l’État par une minorité méprisante, agissant au nom d’un système politique dépassé ailleurs. Mais brandi chez nous, par certains, comme une panacée et, par d’autres, comme le fer de lance du développement socioéconomique du Mali, après des années de braise de la dictature du général Moussa Traoré. Le dialogue sacrifié sur l’auteur des ambitions personnellesLa gestion de cette élite politico-mafieuse, qui s’était accaparée des acquis du soulèvement populaire ayant balayé, en mars 1991, l’un des régimes les plus répressifs de l’Afrique, s’est soldée par un échec cuisant et par une remise en cause de notre souveraineté (les démocrates accueillent sur notre territoire des islamistes et terroristes chassés par l’Algérie). Et c’est, d’ailleurs, par elle que tous les malheurs de notre pays sont arrivés. Elle a été incapable de relever les défis du décollage économique et industriel de notre pays. Elle illustre par un gâchis énorme en se donnant à cœur joie à transformer le pays en business center, où elle est au début à la fin de tout. Elle octroie les marchés publics à coût de milliards à des sociétés-écrans ou fictives, créées pour les besoins de la cause. Elle viole les textes pour ses intérêts égoïstes (fractionnement des marchés publics dénoncé dans des rapports des structures de contrôle). Elle recrute des parents, militants et laudateurs sans diplôme dans l’administration publique. Et au même moment, les autres citoyens maliens arrivent à peine à manger, à se soigner, à se loger. La flambée des prix des produits de première nécessité est le lot quotidien de la majorité marginalisée par les vautours de la République. Et par la suite, la situation chaotique, née de la course effrénée au gain facile, donne naissance à deux (02) monstres: le coup d’Etat de mars 2012 contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), en fin de mandat et celui d’août 2020 contre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), un autre président dont la légitimité est sortie des urnes en 2018. Malheureusement, avec l’aide de ceux qui crient au retour à l’ordre constitutionnel et au miracle de la démocratie, un système politique dépassé ailleurs. Mais considéré, par ceux tirent profit de l’application de ses principes, comme la seule alternative pour notre pays de se libérer des militaires du 18 août 2020.Tous ces régimes successifs ont fait du Mali, une vache à lait pour eux-mêmes et leur progéniture. Tout en oubliant ou négligeant les besoins fondamentaux d’un peuple qui n’aspirait qu’au bien-être après le changement de régime en 1991.La Charte pour la paix et la réconciliation nationale peut relever le défi en ne tombant pas dans le piège de 1991. Les différents coups de force sont la résultante d’un manque de dialogue entre les Maliens. S’il a lieu, c’est toujours entre des gens qui ont le même intérêt ou qui se tiennent par une idéologie mortifère contre les masses populaires. Ce tournant, le Mali ne doit pas le rater pour la stabilité de notre pays.

Yoro SOW
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