Il y a de cela quelques semaines, les eaux du fleuve Djoliba ont complètement changé de couleur. Le constat a été fait pas des milliers de personnes. Ce fleuve, qui est d’une importance inestimable est en train d’être dégradé par les activités humaines nuisibles, notamment l’orpaillage illégal. Si rien n’est fait, ces activités auront des répercussions néfastes sur notre santé. Conscient de cela, le Groupement Tactique d’Intervention ‘’TAMA’’ de la Garde Nationale du Mali, a mené, du 21 au 23 juillet 2025, une opération de destruction des dragues. L’objectif de cette opération était est d’assainir le lit du fleuve Djoliba ainsi que la protection des espèces aquatiques à travers la lutte contre l’extraction illégale d’or. Dénommée « Djoliba Saniya », cette opération a permis de détruire 206 dragues dans les localités de Bancoumana, d’Hamdallaye, de Kangaba, de Balanza et de Danga.
La destruction de la nature par les activités humaines entraine un dérèglement climatiques aux conséquences désastreuses sur notre environnement et notre santé. L’homme est-il vraiment maître et possesseur de la nature ? N’est-il pas responsable de ses propres malheurs ? En effet, selon un documentaire, dans le monde, chaque minute, l’Homme donne naissance à 250 bébés et produit 4000 tonnes de déchets. « Tous les jours, il produit 240 000 voitures et annihile 400 espèces vivantes. Chaque année, il laisse mourir près de 9 millions d’enfants de moins de 5 ans et détruit 13 millions d’hectares de forêts. L’homme semble privilégier la croyance au savoir, l’avoir à l’être, l’image du bonheur au bonheur lui-même. Il se pense maitre de tout, mais ne se maitrise pas. Il est la seule espèce à avoir développé la capacité de détruire son propre environnement sans avoir développé la sagesse de ne pas le faire», souligne la même source. Ces phénomènes entrainent l’énorme augmentation des gaz à effet de serre : le CO2, le méthane CH4, le dioxyde d’azote (NO2), en grande partie due à la combustion du charbon et les combustibles fossiles. Ainsi, les maladies liées à ses phénomènes sont nombreuses, entre autres Malaria, dengue, chikungunya, zika, choléra, diarrhées, maladies pulmonaires, maladies cardiovasculaires, hypertension, maladies liées à la chaleur, épuisement dû à la chaleur, stress post-traumatique, anxiété et dépression, malnutrition aiguë et chronique, fièvre jaune, leishmaniose, infections cutanées, hépatite A…
Qu’en est-il des conséquences de l’orpaillage illégal au Mali ?
Cette activité contribue à la dégradation des terres arables, empêchant les agriculteurs dans les zones rurales de mener à bien leurs travaux. Pire, l’orpaillage illégal détruit nos eaux, en tuant les espèces aquatiques. Malgré les mesures prises par le gouvernement, les activités illégales d’orpaillage continuent. « Conformément à l’Arrêté Interministériel N°2015-1907/MM-MATD-MSPC-MEADD du 1ª juillet 2015 portant suspension des activités d’orpaillage en République du Mali, le Ministre des Mines informe l’opinion publique de la suspension des activités d’orpaillage sur toute l’étendue du territoire de la République du Mali de la période allant du 15 juin au 30 septembre 2025. Le Ministre des Mines exhorte les autorités administratives des districts miniers et les chefferies coutumières, les organisations de la presse ainsi que les exploitants des localités concernées à conjuguer leurs efforts pour le respect strict de cette disposition pendant la période indiquée », avait souligné l’arrêté ministériel signé par le ministre des mines Amadaou Keita, le 29 mai 2025.
L’acte de destruction de 206 dragues dans les localités sus citées est salutaire, cependant, un suivi régulier est nécessaire. Les arrêtés et décrets ne suffisent pas. La lutte doit être continuelle. Les sanctions doivent suivre. Les populations doivent respecter l’écosystème, en évitant de « s’adonner à toute action tendant à menacer le Djoliba, cette réserve d’eau d’Afrique de l’Ouest utile pour le secteur agro-sylvo-pastoral. » A défaut, le fleuve Djoliba, au lieu de nous nourrir, nous détruira à petit feu.