ECPACT Luxembourg est la représentation luxembourgeoise du réseau international ECPAT (End child prostitution, child pornography and trafficking of children for sexual purposes ou Mettre fin à la prostitution, à la pornographie des enfants et à la traite des enfants à des fins commerciales).
L’organisation est déterminée à vaincre le fléau de l’exploitation sexuelle des enfants sous toutes ses formes. Elle a initié diverses actions dans ce sens dans notre pays où l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, est bien une réalité. Le fléau est généralement décrit comme l’abus sexuel d’un mineur dès lors utilisé comme un objet sexuel et comme un objet commercial par un adulte en échange d’une rétribution en nature ou en espèces versée soit à l’enfant soit à une ou plusieurs tierces personnes.
Il existe trois formes principales d’exploitation sexuelle des enfants et étroitement liées : la prostitution d’enfants, la pornographie mettant en scène des enfants et la traite d’enfants à des fins sexuelles. Le tourisme sexuel impliquant des enfants est, lui, considéré comme une forme de prostitution d’enfants.
Pour combattre ces pratiques, ECPAT a lancé un projet intitulé « Rompre le silence autour des enfants vulnérables et/ou victimes d’exploitation sexuelles à des fins commerciales ». Dans le cadre de ce projet, l’organisation a réalisé une bande dessinée comme nouvel outil de sensibilisation et de communication mettant en exergue des situations d’enfants vulnérables afin de réduire les risques liés à cette exploitation. Le document a été réalisé auprès de 800 lycéens dans 6 lycées de Bamako.
Cette bande dessinée dont le titre est « les mésaventures de Ramata et Wandé », présente trois situations différentes. Chacune d’elle dépeint une forme d’exploitation sexuelle dont sont victimes les enfants. La première montre les deux héroïnes qui décident de monter à la capitale pour la première fois. Ramata est placée par la suite dans une famille où elle sera employée comme une vendeuse ambulante de jus de fruit. Elle ne tarde pas à connaître sa première mésaventure. Elle rencontre deux jeunes hommes qui lui proposent d’acheter tous ses boissons. Malgré son refus, ils insistent et l’un deux l’agresse. Mais elle sera sauvée par des passants qui alerteront la police.
La deuxième fois, Ramata est interpellée par un autre homme qui voulait acheter deux bouteilles de jus de bissap « dabléni » avec un billet de 5000 Fcfa ! Comme la vendeuse n’avait pas de monnaie pour lui rendre le reste de son argent, le jeune homme lui propose de chercher la monnaie pour elle tout en l’invitant à le suivre. Il l’entraine alors dans une vieille voiture pour abuser d’elle. Mais Ramata résiste et ses cris alertent un passant qui la sauve.
Tout comme Ramata, Wandé a connu aussi des mésaventures. Elle a vécu six mois de souffrances à cause du fils de sa patronne qui venait chaque nuit la persécuter dans sa chambre. La jeune fille n’avait que ses yeux pour pleurer. Réalisant toutes ces histoires bien tristes pour elles, Ramata incita sa copine à aller travailler dans un bar restaurant. Dans ce bar les jeunes filles sont livrées à des hommes très âgés. Cette scène est marquée par un homme de loi qui appréhende un vieil homme sur le point d’entraîner une jeune fille dans une chambre de passe. Le gérant du maquis qui livre les filles est aussi arrêté.
Cette œuvre est un appel à tous les acteurs à jouer à leur rôle pour éradiquer l’exploitation sexuelle des enfants. Celui de la police est primordial ainsi celui des autres hommes de loi. Toute personne témoin oculaire d’une scène d’abus sexuel sur un enfants doit lui porter assistance.
A travers cette bande dessinée, la représentante d’ECPAT Luxembourg, Fabienne Diakité Grojean invite tous et un chacun à s’engager fermement à ne plus être complice de ce crime qu’est l’exploitation sexuelle des enfants, en décidant de rompre le silence.
ECPAT est une association fondée en 1995 qui entend lutter par les moyens légaux contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.