PARIS - Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011 au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a exprimé "beaucoup de joie après la libération des quatre otages d’Arlit" mais "une énorme angoisse pour les autres otages".
Interrogé par l’AFP, Pascal Lupart a rappelé que Philippe Verdon, enlevé en même temps que Serge Lazarevic, avait été retrouvé mort, tué dans la balle dans la tête début juillet 2013 dans le nord du Mali. Il a aussi fait part de son inquiétude pour un autre Français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé fin novembre 2012 également au Mali.
"J’ai beaucoup de joie d’apprendre la libération des otages d’Arlit pour eux et pour leur famille. C’est la fin de leur calvaire mais le début d’une longue angoisse" pour Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Leal. "On est heureux de cette libération mais c’est une catastrophe pour nous", a-t-il insisté.
Pascal Lupart a mis en cause les "propos irresponsables" de François Hollande qui a assuré que la France ne paierait pas de rançon pour les otages du Mali.
"On se doute bien que c’est Areva qui a payé pour la libération des otages d’Arlit de la même façon que c’est EDF qui a payé pour celle de la famille Fournier", a-t-il dit. Les sept Français de la famille Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari) avaient été libérés sains et saufs fin avril 2013 après deux mois de séquestration.
Leur enlèvement au Cameroun avait été revendiqué par le groupe islamiste nigérian Boko Haram.
"Ceux qui restent aujourd’hui détenus au Mali, a affirmé Pascal Lupart, sont des indépendants, des sans-grade qui n’ont pas derrière eux d’entreprise capable de disposer d’une manne financière pour les faire libérer".
"Ces deux otages-là sont donc condamnés à mourir", a conclu Pascal Lupart.
Après leur enlèvement, Aqmi avait présenté Philippe Verdon et Serge Lazarevic comme des agents du renseignement français. D’après leurs proches, ils étaient en voyage d’affaires et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région d’Hombori.
Gilberto Rodriguez Leal, 61 ans, a été enlevé le 20 novembre 2012 par des hommes armés près de Kayes (ouest du Mali) alors qu’il circulait dans un camping-car venant de Mauritanie. Deux jours plus tard, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avait revendiqué l’enlèvement avant de se déclarer le 26 janvier 2013 prêt à négocier la libération de son otage. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait alors refusé "les logiques de chantage".