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Edito : On ne gouverne pas un pays par la peur, mais en apportant de solutions aux préoccupations majeures
Publié le mercredi 3 septembre 2025  |  L'Alternance
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L’atmosphère bon enfant et de grande accalmie sociale qui prévaut actuellement dans notre pays n’est ni Synonyme d’adhésion encore moins de soutien à la politique actuelle menée par les autorités de la transition, mais elle est plutôt la résultante d’une pression exercée par le pouvoir sur la population. Cette accalmie est le signe d’une psychose, d’une peur bleue, et non d’un accompagnement. Les maliens sont aujourd’hui pris en otage par un régime qui semble plus préoccupé par la conservation du pouvoir qu’autre chose. La preuve est que l’écrasante majorité du peuple broie du noir quand l’infime minorité se la coule douce. Le Mali ressemble aujourd’hui à un royaume où le roi et sa cour d’affidés, de laudateurs et autres zélateurs semblent être des supers citoyens et tous les autres ne sont que des sujets soumis à un diktat. En effet, ne dit-on pas que la réalité fait rougir les yeux et blêmir les cheveux ? Il n y a aucun doute le peuple dans sa grande majorité souffre et ne sait plus à quel saint se vouer. En effet, La première des souffrances auxquelles il est confronté, est sans nul doute celle liée à la privation de ses droits les plus élémentaires, les plus inaliénables comme ceux liés à la liberté d’expression, à la liberté d’association et au droit à une vie décente, celle qui permet à tout citoyen d’avoir accès aux services sociaux de base. L’anxiété est tellement grande, la peur de se voir embastillé est tellement palpable que nul ne se hasarde à se plaindre d’une quelconque violation de ses droits de peur de se retrouver en prison.
Le constat est que nombreux étaient les citoyens qui ont cru en les principes que les autorités de la transition avaient dit défendre à savoir ceux, de l’intégrité territoriale, de la souveraineté, de la non-ingérence extérieure dans les affaires internes et surtout de l’indépendance totale de notre pays. D’où le soutien sans faille du peuple aux autorités, mais cinq ans après, la désillusion a été grande et l’échec patent. Comment ne pas être séduit par des slogans comme la souveraineté retrouvée, l’indépendance conquise ? En tout cas naïvement beaucoup avaient cru en la bonne foi de ceux qui nous gouvernent avant de très vite désenchanter au fur et à mesure que le temps passe. Aujourd’hui l’heure est au questionnement, certainement au regret, sans nul doute aux remords, d’avoir soutenu la transition, surtout en faisant le constat que les causes qui ont été à la base du changement de régime n’ont pas connu un début de solution, ils se sont même exacerbés. Le pire est que les acquis de 30 dernières années sont sérieusement menacés pour ne pas dire qu’ils sont en passe de s’effondrer. La démocratie, acquise au prix du sang et des larmes est en train d’être malmenée avec elle, les libertés. Comment ne pas s’offusquer en voyant ces deux grandes prouesses du peuple malien acquises au prix d’énormes sacrifices en 1991 aller à vau l’eau ? Avec cette mise entre parenthèses de la démocratie et des libertés y afférentes, c’est la République qui semble prendre un coup fatal celui qui risque de sonner son glas. En effet, tout régime qui s’attaque à la démocratie et aux libertés fait, à coup sûr, ébranler les fondements de la République. Or, au Mali la démocratie est mise entre parenthèses et les libertés sous les boisseaux. En effet, les partis politiques véritables outils d’animation de la démocratie et de la vie publique ont été dissous. Comme si cet acte ne suffisait pas, les associations à caractère politique ont subi le même sort. Elles sont réduites en silence, les quelques-unes qui osent parler sont contraintes d’encenser le régime. Les leaders des partis politiques comme ceux des associations n’ont que deux possibilités dans cette restriction des libertés, soit fuir ou se terrer à la maison au risque de se retrouver entre les quatre murs. Ce fut le cas de 11 leaders politiques qui ont été emprisonnés pendant six mois pour s’être réunis dans un domicile privé. Cet acte a été considéré comme une tentative de déstabilisation des institutions. Sur le plan socioéconomique, la situation est marquée essentiellement par la paupérisation à outrance des maliens qui sont soumis à la dictature du quotidien et qui ne savent pas à qui se confier. Aujourd’hui la situation économique est lamentable, car le secteur privé poumon de l’économie s’étiole et les opérateurs économiques ou autres entrepreneurs paient le prix fort. Leurs activités si elles ne s’estompent pas totalement, souffrent de manque d’accompagnement de l’Etat. Bref les autorités sont-elles conscientes des menaces sérieuses et gravissimes qui planent sur notre pays pour sonner le clairon du rassemblement?
Youssouf Sissoko
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