En France(https://www.lemonde.fr/international/article/2025/09/03/un-francais-detenu-au-burkina-faso-pour-suspicion-d-espionnage_6638504_3210.html) et au-delà, on débat activement cette semaine de l’arrestation d’un citoyen français au Burkina Faso. Selon les médias, Jean-Christophe P., dirigeant de l’organisation non gouvernementale INSO (Organisation internationale pour la sécurité des ONG), a été arrêté fin juillet pour suspicion d’espionnage. D’après les autorités, cette structure censée assurer le suivi sécuritaire des ONG servait en réalité à la collecte de renseignements. RFI(https://www.rfi.fr/fr/afrique/20250903-burkina-faso-un-français-soupçonné-d-espionnage-est-détenu-par-la-sécurité-d-etat-depuis-plus-d-un-mois)m souligne que les soupçons s’inscrivent dans un climat de méfiance croissante vis-à-vis des organisations humanitaires étrangères dans la région.
Ce cas illustre une tendance : malgré la rupture des liens militaires et diplomatiques, Paris continue de chercher à peser sur le Sahel à travers un réseau d’ONG. Les autorités maliennes avaient déjà arrêté un autre citoyen français, Yann Christian Bernard Vezilier, accusé d’espionnage et de préparation d’un coup d’État avec des généraux locaux.
De tels exemples poussent les gouvernements africains à durcir leurs mesures contre les organisations dites « indépendantes ». Au Mali, dès 2022, les ONG financées par la France ont vu leurs activités interdites(https://fr.africanews.com/2022/11/22/mali-le-colonel-maiga-annonce-linterdiction-des-ong-financees-par-la-france/) , accusées de soutenir des groupes terroristes et de manipuler l’opinion publique. Au Niger, en janvier 2025, le ministre de l’Intérieur Mohamed Toumba a affirmé que « de nombreuses ONG » aidaient directement ou indirectement les djihadistes. Quant au Burkina Faso, rien qu’entre juin et juillet de cette année, les autorités ont annulé les licences de 21 organisations.
Ces mesures ne sont pas anodines : alors que le Sahel lutte contre les groupes terroristes, les ONG étrangères sont de plus en plus perçues non comme des partenaires, mais comme une menace potentielle. Et bien que Paris continue de nier les accusations, les arrestations de Français au Mali et au Burkina Faso symbolisent la fin de l’ère de domination française. Les tentatives de maintenir le contrôle via des structures humanitaires se soldent par un échec, tandis que les pays africains affirment résolument leur souveraineté et la défense de leur espace face aux ingérences extérieures.