Cela fait deux ans, 720 jours, 104 semaines que notre frère et ami combattant anti-impérialiste au Mali, notre petit frère Adama ben Diarra, est aujourd’hui incarcéré.
Deux ans que cet architecte fondamental, soutien pourtant populaire vis-à-vis du régime militaire dirigé par notre frère, son Excellence le Général d’Armée Assimi Goïta, président de la République du Mali.
Deux ans que ce soutien, ce propagateur du panafricanisme est privé de ses libertés.
Deux ans que notre frère Ben le Cerveau est éloigné de toute luminosité.
Deux ans qu’il ne peut pas fouler les rues d’un pays qu’il a pourtant contribué à libérer.
Deux ans que ce frère, qui de tout temps, à chaque échange et à chaque seconde à ma présence, a toujours passé son temps à défendre le régime de son Excellence Assimi Goïta.
Deux ans que notre frère est sous les geôles, 739 jours, 104 semaines.
Son Excellence, notre frère monsieur le Président Général Assimi Goïta, au nom de tous les panafricanistes, nous ne faisons que du lobbying en off et parfois, de manière plus rare, en visible, parce que nous ne voulons pas fragiliser un tissu du panafricanisme qui est déjà beaucoup plus éprouvé par le système néocolonialisme qui fait tout pour accentuer les dissensions. Situation critique pour nous autres qui sommes maladivement attachés à notre frère Ben, mais qui ne voulons pas, en exposant certaines dissensions, donner du blé ou du grain à moudre à ceux qui sont les ennemis de la souveraineté du Mali.
Mais son Excellence, Monsieur le Président de la République du Mali, notre frère que nous portons dans notre cœur, Assimi Goïta, nous vous le devons, tout pour l’unité fondamentale des panafricanistes afin de pouvoir faire front commun contre l’ennemi commun qui veut briser, détruire, ramener l’Afrique en des temps anciens où il dominait seul.
Son Excellence, nous vous le demandons, s’il vous plaît, accordez la libération à notre frère Ben le Cerveau. Nous ne connaissons pas les raisons jusqu’à aujourd’hui de son incarcération, mais il y a une seule chose que nous savons : c’est que Ben, plus que beaucoup de gens au Mali, veut l’autodétermination du Mali.
Ben, plus que beaucoup d’autres gens au Mali, veut la souveraineté de son pays. Ben est résistant, anticolonialiste authentique.
Un combattant de la liberté, de la dignité, honnête et avéré.
Quelqu’un qui s’est toujours battu pour que la justice sociale puisse être propagée, quelqu’un qui a contribué plus que quiconque, en tout cas plus qu’une grande partie, à faire reculer l’influence française de par l’organisation des mobilisations populaires via son mouvement Yerewolo, en partenariat avec notre organisation internationale l’Urgence Panafricaniste.
Ben a donné sa vie pour que le Mali puisse être libéré. Nous aurions pu comprendre qu’il puisse être incarcéré par les ennemis de notre souveraineté, en l’occurrence le gouvernement français.
Mais nous saignons de toute notre âme depuis deux ans qu’il soit emprisonné par ceux qu’il a contribué à renforcer, et ceux qu’il a contribué à faire de les dirigeants aimés par l’armée malienne, des dirigeants qui sont la face de ce souverainisme malien au 21e siècle.
Quand il y a une dispute ou des tensions entre deux frères, le troisième frère sage ne peut se lever et commencer à jeter l’opprobre sur l’un ou l’autre, mais peut simplement appeler à la fraternité.
Rappeler que nous sommes diverses branches mais que nous avons les mêmes racines.
Rappeler que le panafricanisme est l’unité des diverses formes d’africanité dans le but d’obtenir notre collectif souverainiste.
Il peut y avoir parfois des différences de sensibilité, parfois peut-être des écartements dans le langage par rapport à des propos qu’aurait pu tenir notre frère.
Mais nous vous implorons, son Excellence, notre frère et ami monsieur le Général Assimi Goïta, président du Mali : libérez le frère Ben.
Je n’ai plus la force depuis très longtemps, alors que j’aime profondément notre pays le Mali, de revenir tant que je sais que notre frère Ben est incarcéré, parce que j’aurais l’invitation d’aller à un endroit qu’il a contribué à nettoyer et à libérer alors que lui est aujourd’hui privé de cette liberté pour laquelle il s’est battu afin que notre peuple au Mali puisse, plus que jamais, avancer.
Je vous implore, je vous le demande, son Excellence : libérez notre petit frère.
Vous le savez, je l’ai dit à de multiples reprises, nous nous le sommes dit en privé à plusieurs reprises, son Excellence Assimi Goïta, vous savez l’affection et la fraternité qui nous lient, vous savez l’affection, le respect et la solidarité qui nous lient, vous et moi.
Mais je vous le demande avec le cœur lourd : libérez, grâciez notre frère Ben. Ce n’est pas votre ennemi, comme je l’ai déjà dit.
C’est votre ami et l’un des alliés les plus précieux que le Mali peut avoir, en une époque où le système néocolonial est en train de payer de manière massive des Maliens pour se retourner contre leur pays. Ne vous trompez pas d’ennemis.