Ravagé cycliquement par de tels fléaux comme tous les pays de la zone sahélienne, le Mali subit de 1970 à 1974, une terrible sécheresse qui affecte notamment la 6ème région. Ce sont surtout les districts environnant Gao et Tombouctou, où vivent de nombreux nomades Touaregs, Tamasheq qui sont les plus éprouvés.
Dès 1968, les précipitations ont beaucoup diminué dans le Sahel malien, mais c’est surtout à partir de 1972 que ce phénomène a pris une ampleur catastrophique.
En juillet 1974, on compte environ 100 000 réfugiés installés dans une trentaine de camps dans les seuls environs de Gao. On estime à environ cent mille les personnes qui ont trouvé la mort par sous-alimentation dans les six (06) régions du Mali.
Dans certains campements du nord du pays, plus de 50% du cheptel a disparu par suite du manque d’eau et de fourrage. La solidarité internationale s’est manifestée à l’égard du Mali qui a reçu une aide importante en céréales, vivres divers et médicaments de la France et des États-Unis, de la Communauté économique européenne et de nombreux organismes internationaux.
Mais, en dépit des dénégations formelles des dirigeants de Bamako, il semble bien que cette aide ait été mal ventilée. De nombreuses malversations ont permis à de hauts fonctionnaires et à certains membres du Comité militaire de libération nationale (CMLN) de s’enrichir en détournant une partie des secours.
En aout 1974, des pluies diluviennes succèdent à la sécheresse et plusieurs quartiers de Bamako sont inondés.
Dès 1975, les camps de réfugiés se sont vidés. Mais les structures de la société nomade ont été terriblement ébranlées, tandis que de nombreux Touaregs ont volontairement pris le chemin de l’exil, soit vers le Niger, soit vers l’Algérie.
À propos d’une sécheresse qui a frappé l’empire du Mali
El Bekri, Ibn Khaldoun Idrisi, Léon l’Africain, Ibn Batouta et les auteurs du Tarik el Fettach et du Tarik es Soudan rapportent: «les origines du royaume du Mali remontent au Xème ou XIème siècle et restent obscures». Mais la tradition attribue généralement à un dénommé Baramendena, de la famille des Keïta, la fondation de la première principauté d’où devait sortir le Mali.
Baramendena à la suite d’une sécheresse catastrophique, qui faillit dresser son peuple contre lui, se convertit à l’islam vers 1 050, sur les conseils d’un saint marabout. Il se rendit en pèlerinage à la Mecque, reçut le nom d’El Moslemani et prit le titre de sultan.
Les mots de la semaine: Torture et Félonie
Torture: supplice physique que l’on fait subir à quelqu’un notamment pour l’obliger à dire ce qu’il refuse de révéler. C’est une souffrance physique ou morale très vive.
Félonie: déloyauté, offense ou trahison d’un vassal envers son seigneur.