De nombreuses jeunes filles et femmes mariées sont victimes de harcèlement sur leur lieu de travail. Il se manifeste par des propos déplacés, des gestes non désirés ou des pressions abusives
Ces situations causent souvent de graves conséquences professionnelles. Pourtant, dans la plupart des cas, les victimes n’osent pas parler, par peur de perdre leur emploi ou d’être jugées.
Fatoumata Coulibaly, témoigne, « je suis secrétaire. J’ai 22 ans célibataire. Au début, je travaillais dans une petite entreprise. Un jour, mon patron a commencé à me faire des compliments osés. Des moments, il m’appelait tard la nuit pour causer avec moi. Je lui ai dit que je n’étais pas intéressée. Je lui ai même menacé de tout raconter à ses employés. Il me forçait àl’embrasser des fois. Il a fini par me faire partir ».
Mariam Doucouré 26 ans, était enthousiaste lorsqu’elle a décroché son premier poste en tant qu’assistance dans une entreprise. Diplômée depuis peu, elle voyait cette opportunité comme un tremplin pour sa carrière. « Dès les premières semaines, je remarque que mon supérieur hiérarchique, M.R, se montre trop familier. Il me fait des compliments déplacés : tu es vraiment jolie, tu devrais sourire plus souvent, c’est bon pour l’imagine de l’équipe. Au début je riais nerveusement. Je pensais que c’était de l’humour maladroit, qu’il faut ‘’prendre sur soi’’ ».
« Mais rapidement, la situation s’aggrave. Il commence à m’envoyer des messages tard le soir, à me demander de rester seule après les heures de bureau pour des réunions informelles. Lorsque je refuse, il devient froid, critique mon travail sans raison ». Explique-t-elle.
Un jour après un énième message à connotation sexuelle, elle décida de parler. Elle se confie d’abord à une collègue de confiance, puis alerte le service, la direction lance une enquête interne. Résultat plusieurs autres employées confirment avoir vécu des comportements similaires de la part de M.R. Il est suspendu, puis licencié.
Mariam « je veux que mon histoire serve aux autres. Se taire, c’est ce que veulent les harceleurs. Parler, c’est déjà résister ». Il faut briser le silence, protéger les victimes et former les employeurs et les employés à reconnaître ce comportement. Le respect doit être une règle, pas une exception.