La France a suspendu sa coopération antiterroriste avec le Mali et sommé deux diplomates maliens de quitter son territoire.
Deux diplomates, membres de l’ambassade et du consulat du Mali à Paris, ont été « déclarées persona non grata » Photo Sipa/Sopa Images
Deux diplomates, membres de l’ambassade et du consulat
Les deux diplomates, membres de l’ambassade et du consulat du Mali à Paris, ont été « déclarées persona non grata et ont jusqu’à samedi pour quitter le territoire », a déclaré cette source.
« Accusations sans fondement »
Le 15 août, la junte militaire au pouvoir au Mali, pays d’Afrique de l’Ouest coutumier des troubles politiques en proie depuis plus d’une décennie à des groupes jihadistes, avait annoncé l’arrestation d’un Français soupçonné de travailler pour le « service de renseignement français ».
Les autorités du président Assimi Goïta avaient accusé des « États étrangers » d’être derrière une tentative de déstabilisation des institutions menée par « un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne ». Le ministère français des Affaires étrangères avait dénoncé des « accusations sans fondement » et demandé la « libération sans délai » de son ressortissant, membre de l’ambassade de France.
« Le Mali viole délibérément une des règles les plus fondamentales du droit international, s’agissant d’un agent diplomatique dûment accrédité par les autorités maliennes. Face à un acte d’une telle gravité et d’une telle hostilité, la France a décidé de suspendre la coopération avec le Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans ce pays à laquelle contribuait jusqu’à son arrestation l’agent qui a été arbitrairement arrêté », a déclaré la source diplomatique française.
Bamako rétorque
Selon cette source, les autorités maliennes, informées des mesures françaises, ont réagi mercredi en déclarant de leur côté persona non grata « cinq personnels » de l’ambassade de France, qui avaient déjà quitté le Mali dimanche. « Nous avons informé les autorités maliennes, via leur chargé d’affaires à Paris, que d’autres mesures seraient mises en œuvre à court terme si notre ressortissant n’était pas libéré rapidement », a-t-elle ajouté.
Confronté depuis 2012 face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires, le Mali est dirigé par une junte militaire, arrivée au pouvoir après deux coups d’État en 2020 et 2021.