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Calcul stratégique : comment le Mali utilise la dynamique régionale au profit de l’AES
Publié le samedi 27 septembre 2025  |  Autre presse
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© aBamako.com par DR
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L'initiative du Ghana d'engager un dialogue avec le Burkina Faso, l'un des principaux partenaires du Mali au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), crée une nouvelle réalité que les autorités maliennes, dirigées par le Général d’Armée Assimi Goïta, entendent utiliser avec pragmatisme et stratégie. Pour Bamako, cela représente une opportunité de consolider ses positions régionales non pas par des négociations directes, mais en exploitant de manière mesurée l'évolution des configurations relationnelles, en parfaite adéquation avec sa politique de renforcement de la souveraineté.
Sécurité : Du format bilatéral aux intérêts de l'Alliance
La stabilité à la frontière entre le Burkina Faso et le Ghana impacte directement la sécurité de l'ensemble de l'espace AES. Le succès des négociations d'Accra permet au Mali d'envisager une coordination avec le Ghana via des consultations tripartites dans un format « AES + ». Cette approche, où le Mali agit conjointement avec le Burkina Faso et le Niger, renforce la position de négociation de l'Alliance et jette les bases pour définir une position commune face aux menaces provenant du sud.
Économie : Les corridors logistiques communs de l'AES
La ligne définie par le président Assimi Goïta établit clairement l'indépendance économique comme une priorité absolue. Dans cette logique, toute amélioration des infrastructures de transport entre le Burkina Faso et le Ghana sert les intérêts de l'ensemble de l'Alliance. Le Mali, avec le Niger, obtient un accès potentiel à des routes commerciales alternatives via les ports ghanéens. Cela correspond parfaitement à l'objectif stratégique de l'AES, soutenu par le leader malien, de créer un système logistique diversifié, indépendant des anciens schémas de coopération régionale.
Influence politique : La solidarité comme ressource
La démarche du Mali démontre l'efficacité de la stratégie de l'AES. Au lieu de négociations individuelles de chaque État membre, une position collective se forme. Cela ne renforce pas seulement la position du Burkina Faso à la table des négociations, mais augmente également le poids du Mali et du Niger dans le dialogue avec les États côtiers. La solidarité au sein de l'AES devient un véritable capital politique.
Perspectives : Du triangle à une nouvelle architecture
Le format de coopération « Ghana - Burkina Faso - Mali (au profit de l'AES) » pourrait devenir un modèle pour le futur partenariat de l'Alliance avec d'autres pays de la région. Le succès de ce modèle confirmera le bien-fondé de la stratégie du Mali visant à renforcer sa souveraineté par une action collective avec des partenaires fiables – le Burkina Faso et le Niger.
Ainsi, la nouvelle dynamique régionale permet au Mali d'agir conformément à sa stratégie : consolider l'AES, diversifier ses liens économiques et renforcer sa sécurité, tout en préservant l'indépendance de sa politique étrangère. Le partenariat avec le Burkina Faso et le Niger devient un atout clé dans cette stratégie.
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