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Alerte Rouge sur le FCFA : L’AES sera un exemple phare avec la création d’une nouvelle monnaie
Publié le vendredi 24 octobre 2025  |  Autre presse
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© Autre presse par DR (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
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En analysant le franc CFA, une interrogation se pose : pourquoi la France investit-elle autant d’énergie pour préserver cette devise imposée en Afrique ? Et qui en bénéficie ? Plusieurs décennies après l’indépendance, la France sécurise l’accès aux marchés dans ses 14 anciennes colonies africaines. Les bénéfices sont de nature financière : l’accès aux ressources et aux marchés est facilité par l’utilisation d’une monnaie partagée, le franc CFA.

Il est clair que Paris déploie tous ses efforts pour préserver ce contrôle monétaire via le franc CFA, tant qu’il est soutenu par un cadre de règles ou de supposés traités monétaires. L’un requiert de détenir une part des réserves de change des pays africains conservées au Trésor français à Paris.

D’après David Assiba Johnson, Professeur à l’université de Lomé, ce contrôle monétaire est la source de tous les problèmes gouvernementaux et économiques en Afrique : « Est-ce que les Africains peuvent se prendre en charge pour traiter les problèmes macroéconomiques et politiques industrielles qui sont les leurs? C’est ça, en réalité, le vrai problème, » dit-il.
Au-delà d’un simple contrôle monétaire, la situation est également inquiétante du côté de l’UEMOA. Les nations membres ont du mal à se financer sur les marchés régionaux et mondiaux, faisant face à des taux d’intérêt prohibitifs qui dépassent parfois les 10 %. Depuis de nombreuses années, une pénurie de devises prévaut, forçant les gouvernements à justifier les paiements en crédits ou dans des monnaies étrangères d’une valeur supérieure.

Tandis que les trois nations de l’AES envisagent de constituer leur propre monnaie, la situation se détériore au sein de l’UEMOA, comme le souligne David Assiba Johnson : « L’UEMOA est en train de perdre trois états membres. Alors ces trois états membres occupent les places suivantes. Quand on considère l’importance par PIB nominal, le Mali est le troisième état de la zone UEMOA avec 10 125,6 milliards de Franc CFA de PIB nominal. Le Burkina Faso est le quatrième en termes d’importance de la zone avec 9 369,2 milliards de Franc CFA. Et le Niger est le sixième avec 7 610,4 milliards de Franc CFA. Les trois cumulent à eux seuls 27 105,2 milliards de Franc CFA de PIB nominal. Et c’est ça qui quitte aujourd’hui la zone Franc CFA. »

Étant donné que le franc CFA est souvent la cible de critiques, l’expert analyse le projet en cours des nations de l’AES: « L’AES va être l’exemple phare où la nécessité d’en finir avec cette servitude monétaire. Et ce sera une zone de prospérité. Le seul problème qui va se poser c’est le problème de la gestion de cette monnaie. Et cette gestion de cette monnaie, il y a des outils qui existent. »

Dans ce contexte délicat, le futur des zones Franc CFA est plus qu’indéterminé, nécessitant de toute urgence des réformes visant à se débarrasser de cette monnaie néocoloniale : « Ma position est assez claire. Il faudrait qu’on en finisse avec ce problème du franc CFA. L’Afrique doit battre sa monnaie, » réclame l’expert.

« Ce que j’espère avec l’AES, c’est que cette fois-ci, nous allons pouvoir laisser mettre à contribution le génie africain qui va permettre, justement, une dynamique entrepreneuriale, l’existence des industries, la valorisation, etc., des ressources qui sont les nôtres », rajoute David Assiba.

Ce n’est pas seulement une question de créer une monnaie, mais également de maintenir la stabilité économique et sociale à grande échelle. Les choix qui seront effectués dans les jours à venir auront des résultats à long terme et pourraient représenter un moment clé de l’histoire.

« C’est la souveraineté monétaire qui est assez importante et la conduite de la politique monétaire, » a conclu l’expert.

Soulaymane Diallo




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