A propos de la situation intenable qui prévaut à Kidal le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a confié à la presse : « ce qui se passe à Kidal est insupportable, intolérable, inadmissible » et de conseiller à ses pairs de considérer ces groupes « comme des mouvements armés « . C’était au cours de la réunion conjointe UEMOA- CEDEAO récemment à Dakar.
On s’attend dès lors à des actions d’envergure de Bamako pour débrouiller la nébuleuse de Kidal. Mais le fait est que les plus hautes autorités ont, pour le moment, les mains liées par l’accord préliminaire de Ouaga.
En effet l’inapplicabilité matérielle de la clause du cantonnement des éléments des groupes armés dont le Mali est partie prenante ; refroidit un tant soit peu ou prou l’ardeur de Bamako. L’accord est porté par un comité technique de suivi qui fait office de communauté internationale en miniature. Dont le modus opérandi a consisté en un distinguo stratégique entre terroristes à guerroyer, et groupes armés rebelles dont les revendications doivent être traitées au travers d’un dialogue inclusif inter-malien.
Seulement voilà. Telle l’hydre de la mythologie grecque, le mouvement irrédentiste armé » MNLA » censé devenu fréquentable à la faveur dudit accord, renoue avec la violence. Pis, les soit- disants » purs et radicaux » du mouvement se servent de l’aubaine que constitue l’accord préliminaire de Ouaga du 18 Juin pour revenir à la case départ, autrement dit le statut particulier.
Au grand dam des communautés maliennes, les renégats du » MNLA » jouissent de l’espèce de solvabilité et de reconnaissance que leur confère le paravent de l’accord précité.
S’ensuivent des attentas ciblés, des défiances de toutes natures à l’égard des populations et des autorités. Aussi l’insécurité par le fait de ces rebelles ; a atteint le seuil du tolérable. Pour tout dire les agissements du groupe armé » MNLA » ont fini par provoquer l’ire des populations du Nord et de l’ensemble des maliens.
La posture n’est pas fortuite, loin de là. Les » stratèges » de ces bandits armés savent pertinement que la communauté internationale bute encore sur les formalités administratives concernant l’opérationnalisation totale de la MINUSMA, toutes choses dont ils peuvent profiter pour donner libre cours aux exactions.
Par ailleurs les combattants armés du « MNLA » savent que Kidal n’est plus forcement la priorité de la France et de la communauté internationale a cause de la résurgence des attaques perpétrées par les terroristes.
Ainsi le » MNLA » l’hydre de Kidal, est épargné et même ignoré par l’opération HYDRE lancée dimanche dernier impliquant les militaires maliens français et des casques bleus de la MINUSMA. L’objectif de cette manœuvre militaire faut – il le rappeler, est de ne laisser aucune opportunité aux terroristes déjà mis en déroute chez nous par l’opération serval de refaire surface. Ceci passe par le renforcement du dispositif militaire et sécuritaire dans les zones sensibles.
Or, Kidal est une zone très sensible en matière de géostratégie où se déploie le groupe armé » MNLA » en toute impunité. D’un point de vue de droit international, le mouvement est assimilable à un groupe terroriste à cause des faits avérés d’attentats ciblés à répétitions.
Par ailleurs le cadeau royal fait à ce mouvement irrédentiste en terme, « d’esquisse de cantonnement par l’occupation du gouvernorat de Kidal » et le confinement des autorités administratives dans les locaux de la mairie sont de nature à froisser la souveraineté de toute une nation.
Face à la vertu d’une diplomatie souterraine en mal d’efficacité pour la mise en place d’un réel mécanisme actif de cantonnement et de désarmement des rebelles, le destin du peuple malien devra se jouer et se déterminer dans cette partie du pays.
Dès le départ les plus hautes autorités ont consenti d’énormes sacrifices en décidant de contenir nos forces armées à distance des groupes rebelles pour donner une chance réelle et une issue rapide et favorable au dialogue inter-malien dans le cadre de l’accord préliminaire de Ouaga du 18 juin.
A la lumière de l’évolution dégradante de la situation à Kidal par le fait du groupe armé » MNLA « , les plus hautes autorités devront se sortir de l’imbroglio savamment orchestré par l’ennemi.
Il est temps de manier la carotte et le bâton, il est temps de faire preuve de fermeté vis-à-vis d’un groupuscule de terroristes décidés à mettre à genoux tout un peuple engagé dans le processus de réconciliation nationale et de reconstruction.
L’opération de démantèlement de l’hydre de Kidal doit commencer, dans la mesure où, on le dit pas assez, Kidal recèle des nids de terroristes qui y ont rappliqué après la déroute cinglante suite à l’intervention de la force serval, de la MISMA, de l’armée Tchadienne aux côtés de la vaillante armée malienne.