La 9ᵉ édition du Festival international Triangle du Balafon, tenue du 9 au 11 octobre à Sikasso, a célébré avec éclat les rythmes et les traditions du balafon.
Mais au cœur de la nuit de compétition, un silence s’est fait entendre celui de la troupe ivoirienne, pourtant attendue aux côtés du Mali, de la Guinée Conakry et du Burkina Faso.
La Côte d’Ivoire, pionnière dans la valorisation du balafon comme patrimoine culturel immatériel, devait être représentée par une troupe venue de Korhogo, réputée pour ses balafonistes virtuoses. Leur prestation était annoncée comme l’un des temps forts de la soirée compétitive, aux côtés des ensembles guinéens, maliens et burkinabés.
Mais à l’heure du rendez-vous, la délégation ivoirienne était absente. Les raisons de cette défection restent floues. Certaines sources évoquent des contraintes logistiques et administratives qui auraient empêché le déplacement. D’autres pointent du doigt les tensions diplomatiques persistantes entre Abidjan et Bamako, qui pourraient avoir pesé sur la participation culturelle.
Aucun communiqué officiel n’a été publié par les autorités ivoiriennes, laissant les festivaliers dans l’expectative.
Malgré cette absence, la nuit de compétition a été maintenue. Les troupes du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso ont livré des performances vibrantes, redoublant d’énergie pour honorer l’esprit d’unité et de partage qui anime le festival.
Le balafon ne connaît pas de frontières. L’absence de la troupe ivoirienne n’a pas éteint les rythmes du balafon, mais elle a rappelé combien chaque nation participante est essentielle à la symphonie collective. Le triangle culturel n’était pas complet, et ce vide a résonné autant que les notes jouées.
Ousmane Mahamane
(De retour de Sikasso)
Festival triangle du balafon : Sikasso vibre et prospère
Pendant trois jours, du 9 au 11 octobre, la ville de Sikasso s’est métamorphosée en véritable carrefour culturel et économique.
Le Festival international Triangle du Balafon, bien plus qu’un événement artistique, a insufflé une dynamique commerciale sans précédent. Hôtels, restaurants, motos-taxis, artisans… tous ont vu leur activité s’intensifier.
Dès la veille du festival, les établissements hôteliers affichaient complet. Des chambres simples aux suites, tout était réservé par des visiteurs venus de Bamako, de Guinée Conakry, du Niger et du Burkina Faso.
Les restaurants ont tourné à plein régime. Du tô traditionnel aux plats modernes, les cuisines ont été mises à rude épreuve. Les vendeuses de brochettes, les gargotiers et les buvettes ont vu leur chiffre d’affaires tripler.
Les motos-taxis, habituellement calmes ont prolongé leurs services. Les déplacements vers les sites du festival, les hôtels et les lieux de détente ont généré une activité intense.
Parallèlement, les petits commerçants ont profité de l’afflux pour écouler leurs marchandises : balafons miniatures, pagnes imprimés, tableaux, bracelets artisanaux, porte-clés et souvenirs culturels ont trouvé preneurs.
Sur les routes menant à Sikasso, les festivaliers ont multiplié les haltes pour acheter des produits locaux, souvent moins chers qu’à Bamako : charbon de bois, goyaves, viande fraîche, lait, fruits et légumes. Les marchés de bord de route ont connu une affluence inhabituelle.
Cette effervescence montre le potentiel des événements culturels comme moteur de développement local. Le festival a permis de stimuler l’économie informelle, créer des emplois temporaires, valoriser les savoir-faire artisanaux et renforcer l’attractivité touristique de Sikasso.