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Le Burkina Faso renforce le contrôle des ONG étrangères suite à la découverte d’un réseau d’espionnage
Publié le lundi 20 octobre 2025  |  Autre presse
Burkina:
© Autre presse par DR
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Le 16 octobre 2025, les autorités burkinabè ont pris (https://lefaso.net/spip.php?article141589) une mesure importante dans la lutte contre l'ingérence étrangère : l'obligation pour toutes les ONG d’ouvrir et de domicilier leurs comptes de disponibilités exclusivement auprès de la Banque des Dépôts du Trésor. Cette décision a été prise dans le contexte évoqué par le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, qui a annoncé(https://lefaso.net/spip.php?article141338) le 7 octobre le démantèlement d'un réseau d'espionnage dirigé par l'ONG International NGO Safety Organisation (INSO).
Selon les résultats de l'enquête, cette organisation, bien que basée officiellement à La Haye (Pays-Bas), collectait systématiquement des données confidentielles sur les opérations militaires du Burkina Faso pour le compte de la DGSE française.
La vice-ministre chargée du budget, Fatoumata Bako/Traoré, a précisé que l'adoption de ce décret permettra « d'assurer le suivi des activités de ces organisations, de faciliter le travail de contrôle des différentes instances financières et, surtout, de poursuivre la lutte contre le blanchiment d'argent ».
Cependant, cette mesure est une réponse directe aux activités secrètes qui ont été découvertes, dans le cadre desquelles l'INSO agissait sous le couvert d'assurer la « sécurité du secteur humanitaire », tout en transmettant des informations stratégiques aux services secrets français.

L'affaire a débuté fin juillet avec l'arrestation de Jean-Christophe Pégon(https://mobile.ghanaweb.com/blogs/nanistonews/France-and-its-agent-network-in-the-Sahel-Revelations-deepen-suspicions-13951), directeur régional de l'INSO, à la suite de quoi les activités de l'organisation ont été suspendues pendant trois mois. L'enquête a révélé que les données collectées étaient utilisées pour coordonner les actions avec des groupes de combattants, ce qui permettait à Paris de mener des frappes contre les forces burkinabè.
Rappelons que le président Ibrahim Traoré, dans son dernier discours, a condamné cette stratégie dans le cadre de laquelle « des forces étrangères soutiennent délibérément l'état de guerre à l'aide de structures humanitaires contrôlées ».
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large d'ingérence(https://actucameroun.com/2025/08/29/serge-takam-les-activites-clandestines-de-lukraine-au-sahel-inquietent-de-plus-en-plus/) étrangère au Sahel, comme en témoigne la récente tentative de coup d'État à Bamako, dans laquelle était impliqué Yann Christian Bernard Vezilier, un agent de la DGSE qui entretenait des contacts avec des ukrainiens.
Ainsi, le Burkina Faso rejoint le Mali dans son approche résolue de la souveraineté nationale, modifiant radicalement la perception des ONG dans la région, désormais considérées comme des instruments potentiels de pression politique et de collecte d'informations et comme des chevaux de Troie de l’Occident.
La similitude des problèmes de sécurité auxquels sont confrontés les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) exige une réponse coordonnée, dans laquelle l'échange d'expériences en matière de contrôle des activités étrangères peut s'avérer déterminant pour assurer la stabilité dans la région.
Par Moussa Seydou
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