Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article
Editorial

Entre Nous: Pas que des prières…
Publié le jeudi 23 octobre 2025  |  Le challenger
Comment


En collaboration avec la Ligue des Imams et des érudits du Mali (LIMAMA) Le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) a publié, le vendredi 17 octobre 2025, une déclaration sur la situation nationale, éprouvante pour les populations prises au piège d’une guerre dont elles ignorent les tenants et aboutissants.
Ainsi du fait des crises qui perturbent la sécurité et la stabilité de notre cher pays, qui perdurent tout en s’aggravant de jour en jour malheureusement, le HCIM appelle « tous les citoyens de la République du Mali à la patience, à l’unité et à se réfugier auprès d’Allah, le Tout-Puissant …Il demande à tous les imams de réciter l’invocation du Qounout pour la sécurité et la sécurité de la patrie lors de la prière du Fajr ou lors de toutes les prières obligatoires de haute voix, à compter d’aujourd’hui et ce jusqu’à nouvel ordre.»
En outre, le HCIM « demande à tous les imams et prêcheurs d’aborder des thèmes unifiés dans les sermons du vendredi concernant la stabilité, la sécurité, l’unité et la recherche de refuge en Allah pour faire face à la crise».
La publication de cette déclaration intervient une semaine après la rencontre entre le Premier ministre et les représentants des confessions religieuses.
Le Chef du gouvernement avait invité ce jour-là ses interlocuteurs à faire des prières pour la nation.
Ces prières en faveur de la nation sont des actions opportunes surtout de la part d’organisations à vocation noble comme le HCIM ou la LIMAMA.
Certes Allah est Omniscient, Omnipotent, Miséricordieux. Mais, dans la situation actuelle du Mali, il faudrait certainement aller au-delà des prières.
Les dignitaires religieux, les chefs coutumiers et les griots sont mieux placés pour le savoir. En leur qualité de premiers responsables de la bonne marche de notre société depuis des temps immémoriaux, ils ont l’obligation de tenir le langage de la vérité en toute circonstance comme Dieu le souhaite. Une plaie infectée ne saurait guérir tant qu’elle contient du pus. La correction de certains dysfonctionnements et l’abandon de certains comportements dissiperaient bien de tensions entre les Maliens et les uniraient davantage face aux épreuves. Et pour cela, il faudrait que certaines vérités soient dites.
Il faut aller au-delà des prières. Car nous devons avoir le courage de nous poser les questions, même si elles fâchent, pour situer nos parts de responsabilité dans la situation actuelle du pays. Que peuvent vraiment les prières dans une société minée par une injustice criarde, la méchanceté gratuite ? Dieu accepterait-il les prières quand il nous observe en train d’user et d’abuser de nos prérogatives au mépris de la justice ? Dieu agréerait-il des prières quand il nous voit en train de fermer les yeux sur les abus et injustices, par peur des mortels ou pour des intérêts égoïstes ?
Le Mali a certes besoin de prières. Mais il a aussi et surtout besoin de justice afin que s’estompent les tensions entre ses enfants. Un sage musulman a dit : « Lorsque vous commettez une injustice, souvenez-vous de la justice d’Allah, Le Tout-Puissant, qui vous sera appliquée.
Lorsque vous voulez utiliser votre force pour faire du tort autres, n’oubliez pas qu’Allah l’Exalté a la force de vous punir ».
Par Chiaka Doumbia
Commentaires