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Polémiques et plaintes : le cas d’Aboubacar Sidiki Fomba relance le débat sur les critères de nomination au CNT
Publié le vendredi 24 octobre 2025  |  Le Wagadu
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Les membres du Conseil national de transition (CNT), nommés et non élus, sont censés incarner la responsabilité, la dignité et la retenue, car ils occupent des fonctions législatives d'une importance capitale dans le pays.

Cependant, la récente plainte déposée par le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali (SYNACOR) contre Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT, soulève de sérieuses questions sur la qualité de la gouvernance au sein de cette institution.


Accusé de diffamation pour avoir qualifié les chauffeurs maliens de « complices de terroristes », Aboubacar Sidiki Fomba semble avoir franchi une ligne rouge, en exprimant des propos aussi graves sans aucune preuve tangible.

Malgré ses excuses publiques, le SYNACOR- le Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali- estime que ces excuses ne font qu’accentuer la gravité des propos tenus. Le syndicat a d'ailleurs réagi en annonçant une grève générale, soulignant que ce n’est pas la première fois que M. Fomba, comme d’autres membres du CNT, s'attire les foudres du Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali, après des déclarations controversées.

Ce n'est pas un incident isolé. Depuis sa nomination en 2020, Aboubacar Sidiki Fomba a déjà fait face à plusieurs procédures judiciaires. En avril 2024, il a été mis en cause pour usurpation de titre médical et en octobre de la même année, des accusations d'injures et de discrimination à l’encontre de la communauté soninké ont été formulées contre lui. Ces récidives de propos controversés laissent à penser que des enquêtes de moralité sérieuses sont plus que jamais nécessaires avant de confier de telles responsabilités publiques.

L’affaire actuelle s’ajoute à un contexte tendu. Le pays traverse une pénurie de carburant aggravée par des attaques terroristes contre des camions-citernes. Dans ce climat de crise, les chauffeurs maliens, déjà exposés aux dangers sur les routes, se retrouvent stigmatisés et dévalorisés par des propos irresponsables de la part de ceux censés représenter les institutions législatives.


Cette situation soulève une question fondamentale : les membres du CNT sont-ils réellement préparés à assumer les responsabilités qui leur ont été confiées ? Si l’on attend d’un élu –ou d’un membre nommé de l’organe législatif– qu’il soit le modèle de la responsabilité et de la retenue, ce n'est manifestement pas ce qui se passe ici. Le faux et l’injure semblent avoir fait partie de l'arsenal de certains des membres du Cnt, mettant en lumière un manque de préparation et de discernement.

En parallèle, il convient de mentionner que Biton Mamary Coulibaly et Moulaye Keïta, deux autres membres du CNT, sont également concernés par des procédures judiciaires, bien que des informations supplémentaires soient nécessaires pour éclaircir les détails exacts de ces affaires.

Ces plaintes multiples contre des membres du CNT soulèvent la question de leur capacité à représenter efficacement le peuple malien. Si des erreurs de jugement aussi sérieuses sont commises par ceux qui sont censés être les garants de la stabilité législative, comment peuvent-ils répondre aux défis urgents du pays ?

Le manque de responsabilité et de retenue n’est pas une option pour des membres d’une institution aussi importante. Un changement radical de comportement, ainsi qu'une vigilance accrue sur les nominations à des postes aussi sensibles, semblent désormais nécessaires pour rétablir la crédibilité du CNT.


Cheick B. CISSE
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