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L’Essor N° 17546 du 30/10/2013

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Armes légères : l’harmonisation indispensable des textes au sein de la CEDEAO
Publié le jeudi 31 octobre 2013  |  L’Essor


© AFP par DR
Crise au nord du Mali : découverte d`importantes quantités d`armes à Gao
Lundi 24 février 2013.


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La prolifération des armes légères et de petit calibre constitue l’une des principales causes de l’instabilité, des guerres civiles et du grand banditisme dans notre pays et dans la sous-région de l’Afrique de l’ouest. Pour éradiquer ce phénomène, le Mali a pris de nombreuses initiatives comme la création de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) depuis 1996. Cette commission, rattachée à la présidence de la République, a mis en oeuvre un plan d’action sur la période 2010-2014. De nombreux textes de lois et décrets ont été adoptés et notre pays a ratifié la Convention de la CEDEAO sur la gestion de la problématique des armes légères et de petit calibre en 2007.

Le phénomène de la prolifération des armes légères et de petit calibre concerne l’ensemble des pays de la planète et touche indifféremment toutes les couches sociales. Ainsi dans cette période de conflit que nous vivons, la lutte contre ce phénomène doit aussi s’étendre sur la sous-région. D’où l’atelier sur « l’harmonisation des textes relatifs aux armes légères et de petit calibre avec la convention de la CEDEAO » qu’organise la CNLPAL à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye et qui s’achève ce jeudi. La session regroupe une trentaine de participants que sont des conseillers municipaux des communes de Bamako, des députés, des représentant du Haut conseil des collectivités, de la CEDEAO, de l’Association malienne des droits de l’homme, de l’Ordre des juristes et du Réseau des femmes pour la paix et la sécurité.

L’ouverture de cet atelier s’est déroulée sous la présidence de Toumani Djimé Diallo, le secrétaire général de la présidence, et en présence de Mme Annette Lohmann, représentante de la fondation Friedrich Ebert Stiftung. Pour cette dernière, les récentes crises sociopolitiques et sécuritaires qu’a connues le Mali ont accru le nombre d’armes circulant de façon illicite sur le territoire et au delà. L’objectif de cet atelier est d’informer et de sensibiliser les élus locaux afin d’attirer l’attention des citoyens sur les dangers de la circulation et de l’usage illicite des arme et la nécessité pour les pays membres de la CEDEAO d’harmoniser les textes nationaux et ceux de la communauté.

Selon les Nations Unies plus de 600 millions d’armes légères circulent dans le monde. Ces trente dernières années, des conflits africains ont entrainé la mort d’environ huit millions de personnes. A côté de ces pertes humaines, des millions d’individus ont été jetés sur les routes de l’exil et des destructions matérielles incommensurables grèvent les maigres budgets publics de ces pays les moins avancés du monde. La particularité des armes légères, les rendant encore plus redoutables et plus nocives, réside dans le fait qu’elles sont relativement faciles à utiliser, bon marché, faciles à se procurer, leur prix ayant chuté à cause de leur grande disponibilité.

Le général Coulibaly Kani Diabaté, présidente de la CNLPAL, estime qu’il devient très difficile de les éliminer ou à tout le moins de limiter leur prolifération. Initialement destinées aux combattants, ces armes légères tombent de plus en plus entre les mains de criminels de droit commun, de groupes insurrectionnels incontrôlables et même d’enfants. Au Mali, la course aux armes légères est, entre autres, motivée par l’autodéfense, la lutte contre les voleurs de bétail ; les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs ; la faiblesse du tissu économique qui limite les opportunités d’accumulation du capital par les jeunes et la mauvaise gouvernance.

Le secrétaire général de la Présidence a estimé que l’ampleur du phénomène mondial de la dissémination frénétique des armes légères nous interpellait plus que jamais. « Votre engagement, a-t-il poursuivi, est à la mesure du besoin de protection des populations menacées chaque jour dans leur existence par la folie meurtrière de quelques assoiffés insensibles aux valeurs qui fondent l’humanité. Votre responsabilité en tant qu’élus locaux et nationaux, décideurs politiques, de la société civile et de tous les hommes et femmes de bonne volonté dévoués à la lutte contre la prolifération des armes légères est engagée », a-t-il lancé.

Y. DOUMBIA

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