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Pneumonie : Une urgence silencieuse qui tue encore trop
Publié le jeudi 20 novembre 2025  |  Mali Tribune
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La pneumonie demeure l’une des infections les plus graves et les plus meurtrières au monde, pourtant elle reste insuffisamment perçue comme une urgence de santé publique.

En Afrique, et particulièrement au Mali, elle constitue l’une des principales causes d’hospitalisation, autant chez les enfants que chez les adultes.


Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pneumonie est responsable de plus d’un million de décès chaque année, dont plus de 50 % en Afrique subsaharienne. Chez les enfants de moins de cinq ans, elle tue davantage que le paludisme, la diarrhée et le VIH réunis, avec près de 490 000 décès annuels sur le continent. Acheter des vitamines et des compléments alimentaires

Au Mali, les statistiques nationales montrent que la pneumonie figure parmi les trois premières causes de consultation respiratoire. On estime à plus de 8 000 décès annuels chez les enfants, tandis que chez les adultes, les formes graves sont en nette augmentation.

Les chiffres récents du service de pneumologie du CHU Point G

Le service de pneumologie du CHU Point G, centre de référence national pour les maladies respiratoires, enregistre :

• Plus de 2 800 consultations pour pneumonie par an, toutes formes confondues.

• Environ 950 hospitalisations annuelles pour pneumonies sévères.

• Une hausse notable des formes graves chez les personnes âgées et les patients vivant avec des comorbidités :

o 27 % des cas graves sont liés au diabète,

o 18 % chez les patients hypertendus,


o 12 % chez les patients vivant avec le VIH.

• Une mortalité hospitalière d’environ 7 à 9 %, variant selon les saisons.

• Pendant l’harmattan, les admissions pour pneumonie augmentent de 35 à 40 %, selon les données internes du service.

Ces chiffres reflètent l’importance de cette maladie, qui reste souvent sous-estimée dans les communautés.

Pourquoi la pneumonie reste-t-elle si dangereuse ?

Plusieurs facteurs expliquent cette mortalité élevée :

• Retard de consultation, souvent dû à l’automédication.

• Manque d’accès à l’oxygène médical, surtout dans les zones rurales.

• Pollution de l’air, notamment l’exposition à la fumée du bois et du charbon.

• Comorbidités non contrôlées (diabète, HTA).

• Insuffisance de couverture vaccinale, notamment le vaccin pneumococcique.




Des mesures simples mais essentielles

Pour réduire le fardeau de la pneumonie, plusieurs actions sont essentielles :

• Renforcer la vaccination contre le pneumocoque.

• Améliorer l’accès à l’oxygène médical dans tous les centres de santé. Acheter des vitamines et des compléments alimentaires

• Éduquer les populations à consulter précocement.

• Réduire la pollution domestique (foyers améliorés, biogaz, gaz).

• Développer des programmes de dépistage respiratoire précoces.

La pneumonie est une maladie grave mais évitable. Les chiffres du Mali et du CHU Point G rappellent l’urgence d’une mobilisation collective. Sensibiliser, prévenir et améliorer la prise en charge sont des priorités si nous voulons réduire durablement sa mortalité.



Dr. Salif Koné
Pneumophtisiologue, praticien Hospitalier au CHU du Point G

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