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L’Essor N° 17546 du 30/10/2013

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Koulikoro : l’opération « NOE » ne provoque pas des bousculades
Publié le jeudi 31 octobre 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Ministre du Travail et des Affaires Sociales et Humanitaires, M. Hamadoun KONATE


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Le ministre du Travail et des Affaires sociales et humanitaires, Hamadoun Konaté, a donné le coup d’envoi de l’opération « Noé » destinée au retour des déplacés par bateaux le 16 octobre dernier à Koulikoro. Le gouvernement a affrété deux bateaux pour transporter les personnes désireuses de rejoindre leurs localités d’origine. Le bateau « Abdoulaye Soumaré » devait transporter les déplacés de Bamako et de Koulikoro et le Kankan Moussa ceux qui embarquaient à partir de Ségou.

Le jour du lancement de l’opération, le ministre Konaté a visité le « Soumaré », fraichement repeint et pavoisé aux couleurs nationales. Il a apprécié les dispositions prises par la COMANAV avant d’annoncer que les déplacés seront suivis par une équipe d’encadrement, qu’ils bénéficieront de frais de subsistance pendant tout le voyage et recevront des vivres une fois à destination.

Si l’initiative de l’Etat est louable, des questions demeurent sur le désir des déplacés de regagner le bercail. Sur les 1142 déplacés de la ville de Koulikoro, 127 avaient exprimé l’intention de profiter du voyage. Au total, la région compte 5140 déplacés. Au départ de la première vague, seulement 44 déplacés se sont présentés à l’embarquement. Sur les 400 annoncés du côté de Bamako, 69 seulement ont embarqué. «On aurait dû nous prévenir à l’avance pour qu’on se prépare en conséquence. C’est à la veille du voyage que j’ai été informé alors que j’avais exprimé l’intention depuis belle lurette. Dans ces conditions, il est difficile de voyager. Je pense que le projet a été précipité », a relevé Abdrahamane Maïga, un ressortissant de Ménaka.

De nombreux déplacés estiment, pour leur part, que la sécurité, la situation économique, l’emploi sont encore incertains dans leurs contrées. « Je suis allée voir mes vieux parents restés sur place, mais j’avoue que la situation n’est pas reluisante là-bas. La vie y est très chère et la situation sécuritaire n’est pas évidente non plus », témoigne Diahara Maïga qui était rentrée à Tonka par le premier voyage long courrier à destination de Gao.

Si beaucoup de fonctionnaires ont accepté de rejoindre leurs postes au Nord, de nombreux élèves n’ont pas fait le voyage. Les parents qui sont rentrés chez eux, ont préféré laisser leurs enfants poursuivre les études au sud. «Les 4 déplacés que j’héberge sont des élèves dont les parents m’ont demandé de les garder pour qu’ils puissent étudier dans la quiétude au sud », confirme Bocar Cissé, un enseignant à la retraite. Mme Zeinabou Maïga héberge, elle aussi, deux élèves venus de la commune de Bori dans la région de Tombouctou.

Les familles d’accueil ne voient pas d’un bon œil les réticences de certains déplacés à rentrer chez eux. Un chef de famille d’accueil qui a voulu garder l’anonymat suggère au gouvernement de « prendre des mesures plus incitatives pour attirer les déplacés et les refugiés, ce qui pourra susciter un retour plus massif ». Pour lui, les partisans du moindre effort qui bénéficient de dons en vivres et autres vont s’accommoder de la situation et ne penseront pas au retour.

Au regard de la situation quelque peu confuse causée par des déplacés qui font des « aller et retour » et par les voyages ordinaires des nordistes vers le sud, on ne sait plus qui est déplacé et qui ne l’est pas. Une actualisation du recensement des déplacés s’impose donc pour redimensionner la distribution de vivres et organiser les voyages retour.

A. MAIGA

AMAP-Koulikoro

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