Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Tribunaux : La gratuité de la justice compromise
Publié le jeudi 20 novembre 2025  |  Mali Tribune
Comment



L’égalité de tous devant la loi et la gratuité de la justice sont des principes sacro-saints au Mali. Mais la réalité est tout autre de nos jours.

La distribution des citations aux parties en procès est sclérosée. Le risque est d’accentuer la lenteur constatée dans la justice malienne et éroder son caractère gratuit aux justiciables.


La loi veut qu’un procès criminel ou civil se tienne en présence des parties. Ces dernières doivent être légalement citées par voie d’huissier. Mais dans les tribunaux, nombre d’audiences sont renvoyées autant de fois par défaut de citation. L’Etat demeure l’accusé principal pour n’avoir pas tenu ses engagements financiers vis-à-vis des huissiers de justice dont la prestation est payante.

Dans la pratique, pour la tenue d’un procès, le greffe du tribunal convoque les parties à travers un cabinet d’huissier. La prestation de l’auxiliaire de justice est à la suite honorée par l’Etat. Mais depuis près de deux ans, l’Etat refuse ou peine à délier les cordons de la bourse. L’ardoise ne cesse d’être salée. L’insolvabilité de l’Etat fait gripper la machine judiciaire au détriment d’une bonne distribution de la justice.

Le justiciable qui tient à la tenue de son procès est obligé de mettre la main à la poche. Lever lui-même les citations de la partie adverse, les remettre à un huissier tous frais pris en charge. Où est la gratuité de la justice tant chantée sous nos cieux ?

Il n’est pas rare de voir des détenus croupir en prison des mois et des années durant sans justice parce qu’une ou des parties au jugement n’ont pas été convoquées. Un citoyen lambda ignorant cette triste réalité ou qui n’a aucun moyen attendra ad vitam aeternam son jugement.

Cette situation à défaut d’être rapidement corrigée aura comme conséquences la surpopulation carcérale déjà criarde dans notre pays avec des cas de décès rapportés sur les réseaux sociaux ces derniers temps. Le moins qu’on puisse dire, les droits des innocents continueront d’être piétinés et compromis.


Abdrahamane Dicko

Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment