Ce matin, la question brûlante sur toutes les lèvres au grin portait sur la pénurie persistante de carburant.
Si les membres reconnaissent les efforts des autorités pour approvisionner le pays, ils n’en demeurent pas moins inquiets et impatients : « À quand la fin définitive de ce calvaire ? », s’interrogent-ils.
Depuis le mois de septembre, expliquent-ils, les djihadistes s’en prennent aux convois de carburant en provenance des pays voisins, notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des produits importés. Ces attaques ont provoqué une crise d’une ampleur inédite. À Bamako, les files d’attente devant les stations-service s’étirent sur des centaines de mètres. Malgré quelques réapprovisionnements ponctuels, l’accès au carburant demeure difficile, chaotique et incertain.
Pour les membres du grin, la situation exige désormais plus de transparence et de pédagogie de la part des autorités. Ils appellent à une communication claire et régulière sur la gravité de la crise, la durée probable de la pénurie, les comportements à adopter et les mesures envisagées pour y mettre fin. « Dire la vérité au peuple, c’est déjà créer un lien de confiance », affirme un membre du grin.
Tous témoignent de la panique qui s’est emparée des populations : « Nous n’avons jamais vécu une telle situation », soupirent-ils. Selon eux, le silence des autorités peut aggraver la détresse psychologique des citoyens et les rendre plus vulnérables face à la propagande de l’ennemi.
Pour prévenir de telles crises à l’avenir, le grin propose une solution audacieuse : la construction de sites de stockage capables de garantir jusqu’à neuf mois de réserve nationale. « Avec ça, nous serions à l’abri de ce genre de pénurie », concluent-ils, entre réalisme et espoir.