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Tribune : Négocier pour sauver la patrie
Publié le jeudi 20 novembre 2025  |  Mali Tribune
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Ne pas négocier avec les groupes terroristes maliens -tel fut, sous François Hollande, le dogme français imposé à Bamako, répété comme une vérité d’État, et relayé sans discernement par nos propres autorités. Mais jamais, non jamais, cela n’a été la position du Peuple malien.

Car notre peuple, lui, sait ce qu’il endure. Il sait que la paix passe par la parole, non par les bombes. Depuis plus d’une décennie, cette guerre interminable dévore le Mali. Ce n’est pas un conflit entre deux États souverains. C’est une plaie interne, une fracture entre l’État et une partie de ses propres fils, égarés ou manipulés, mais bien nés de notre terre.


Et pour chaque bombe larguée, chaque mine explosée, ce sont des hectares de terres arables calcinés, des forêts ravagées, des routes disloquées, des vies maliennes fauchées.

Qui paiera pour tout cela ? Nous, bien sûr : nos familles, notre environnement, notre économie exsangue, et nos générations futures condamnées à la ruine. Les erreurs du passé ne doivent pas nous enchaîner, mais nous éclairer.

Échouer à négocier ne signifie pas qu’il ne faut plus essayer. Car une paix imposée par les armes est aussi fragile qu’une paix mal négociée. Alors, quoi négocier ? Laissons parler l’expérience.

Cheick Modibo Diarra, alors Premier ministre, avait ouvert des pistes prometteuses avec Iyad Ag Ghali à Ouagadougou. Avant que la France d’Hollande ne vienne tout gâter, tout figer, tout ramener à la logique du feu.

L’histoire récente est pleine d’enseignements : Malgré l'armement le plus sophistiqué sur terre et dans les airs et plus de 100 000 soldats en opérations, les USA, la 1ère puissance militaire mondiale, n'ont pas pu vaincre en près de 20 ans les talibans afghans, et ont fini par se retirer.

La Syrie, malgré l’appui de la Russie, l'autre superpuissance mondiale, n’a pas vaincu ses propres monstres.

La Turquie, elle, a su combattre, composer, discuter, et reste debout - même en dormant d’un œil. Car la guerre n’est pas un projet politique. C’est une impasse, un gouffre où finissent les nations qui refusent d’écouter leurs peuples.


Il faut savoir se battre quand c’est nécessaire, oui, mais savoir s’asseoir quand le moment l’exige.

Et ce moment, au Mali, est venu, un peu tard, mais il est encore temps.

De 2019 à 2025, toutes les concertations nationales, tous les forums, toutes les assises l’ont clamé haut et fort : le peuple Malien veut la négociation. Il veut que les Maliens parlent aux Maliens, sans intermédiaire, sans tutelle, sans injonction étrangère.

Alors posons-nous la vraie question : Gouvernons-nous pour les Maliens, ou pour nous-mêmes ? La réponse déterminera si nous voulons sauver la Patrie, ou seulement prolonger ses souffrances.

Abstraction faite des soutiens étrangers de part et d'autre, ne l'oublions pas : cette guerre est entre Nous.

Dr. Mahamadou Konaté

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