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Entre militantisme et désinformation : L’engagement des jeunes activistes à l’ère du flou
Publié le jeudi 20 novembre 2025  |  Mali Tribune
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Engagés, connectés et influents, les jeunes activistes sont devenus des figures centrales du débat public sur les réseaux sociaux.

Partagé entre leur volonté de mobiliser et diffuser des contenus approximatifs, leurs messages frôlent parfois la désinformation. La frontière floue chez les jeunes activistes en ligne. Où se trouve la limite entre engagement sincère et dérive militante.


La frontière entre le militantisme et la désinformation est de plus en plus vaporeuse chez les jeunes activistes en ligne. Les réseaux sociaux permettent aux activistes de sensibiliser, de mobiliser autour d’une cause importante, ils peuvent également devenir des outils de diffusion de contenus erronées ou trompeurs.

Pourtant il existe une frontière entre les deux notions et Djelika Traoré activiste en ligne et promotrice de la page ’EL Protect souligne que la frontière entre militantisme authentique et propagation involontaire de désinformation repose sur la vérification, la responsabilité et l’intention. « Un militantisme authentique s’appuie sur des faits vérifiés, des sources crédibles et une communication éthique qui vise à informer et sensibiliser sans nuire. »

Djelika, en ligne, abordant des thématiques sensibles comme la Santé sexuelle et reproductive, l’éducation des filles et la lutte contre les violences basées sur le genre, veille toujours à croiser les sources, à consulter des experts et à simplifier sans déformer les informations, « être militante, c’est aussi assumer un rôle de passeuse de vérité. Eduquer tout en restant vigilante face à la désinformation numérique. J’ai été confrontée à plusieurs reprises à des fake news dans le cade de mes campagnes sur les droits des filles ou la santé sexuelle et reproductive. Et ces fake news concernaient souvent des remèdes miracles, des fausses idées sur les menstrues, les grossesses précoces ou encore les méthodes contraceptives. »

Face à ces fausses informations la jeune activiste a misé sur la pédagogie et la transparence en corrigeant publiquement les informations erronées avec des sources médicales et institutionnelles fiables.


Sur les réseaux sociaux, les algorithmes jouent un rôle important dans la viralité, la désinformation et même sur la portée d’un message. Ils ont un impact considérable et sont à la fois un défi et une opportunité. Un défi car les contenus sensationnalistes ou polarisants sont souvent privilégiés par les plateformes.

Abdoulaye Guindo Fact-checkeur, affirme que les résultats d’une étude démontrent que les algorithmes mettent en avant les fausses informations, « ils sont fait de telles sortes qu’il y ait beaucoup d’affluence sur les publications. Or, ceux qui détiennent ces plateformes ont intérêt à ce que les visiteurs affluent vers leurs plateformes. Et chacune d’elle X ex Twitter, Facebook, YouTube, TikTok ont tous leurs visiteurs et elles savent que les fausses informations sont les plus consommées. Donc les algorithmes mettent en avant effectivement les fausses informations plutôt que les bonnes. Car les fausses informations sont les plus partagées et les plus visibles ».

Les algorithmes sont également une opportunité pour celui qui arrive à comprendre leur logique, à adapter leurs stratégies numériques, à choisir les mots-clés, les heures de publication ainsi que les formats engageants pour rendre leurs messages plus visibles sans compromettre leur véracité, pense Djelika qui affirme profiter des avantages qu’ils offrent.

Les réseaux sociaux ont profondément transformé la manière dont les jeunes s’informent et militent. Aliou Diallo, Expert en vérification et Fact-checkeur chez Benbere, confie que « les réseaux sociaux offrent une grande liberté d’expression mais aussi un terrain fertile à la désinformation. Beaucoup de jeunes activistes relaient des contenus sans toujours vérifier l’exactitude souvent par conviction ou par urgence de réagir. Et incontestablement les algorithmes des grandes plateformes privilégient les contenus qui suscitent les réactions fortes la peur, la colère et l’indignation. Et les algorithmes des réseaux sociaux amplifient ce phénomène en favorisant les contenus émotionnels et polarisants. L’impact est donc double, positif pour la mobilisation et accessible mais problématique pour la fiabilité de l’information partagée. Et l’EMI (l’Education aux médias et à l’information) est un levier essentiel, l’observation au Mali et ailleurs montrent que lorsqu’un jeune est formé à l’EMI, il devient plus vigilant et relaie beaucoup moins de fausses informations. Certains campagnes politiques ou idéologiques utilisent les codes du militantisme pour diffuser des fake news » M. Diallo a rappelé que les plateformes comme Facebook, X, Instagram etc. ont une responsabilité majeure dans le brouillage entre militantisme légitime et fausses informations. Car elles ont permis à des voix citoyennes de s’exprimer et qu’ils ont joué un rôle au Mali notamment en 2020 malheureusement elles n’ont toujours pas su encadrer la désinformation qui s’y propage.


L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a qualifié en 2023 selon Aliou des pays du sahel en crise de « zone de non information libre » et de « nouveau laboratoire de la désinformation et de la propagande »



Oumou Fofana

Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains (JDH) au Mali et NED.

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