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Sécurité ; Godot ou le Messie ?
Publié le jeudi 20 novembre 2025  |  Mali Tribune
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Le Mali est à l’arrêt. Tout le monde le sait, tout le monde le sent. L’État se traîne, les institutions s’effritent, la société s’étiole dans une attente sans fin.


Et pourtant, personne ne bouge. On prie, on invoque, on espère qu’un “Messie” surgira pour réparer ce que nous avons tous laissé se briser. Mais ce salut venu du ciel tarde, et pour cause : il n’existe pas de sauveur miraculeux dans les affaires des nations.


Dans toute société confrontée à une crise existentielle, la survie dépend d’un sursaut collectif. Mais au Mali, le silence règne. Le débat public est atrophié, les intelligences dispersées, les colères rentrées. On ne discute pas des solutions, on subit les conséquences. Les dirigeants s’enferment dans leurs certitudes, les citoyens dans leurs prières. C’est un double enfermement : celui du pouvoir et celui du peuple.

Il est temps de parler, d’oser dire, d’oser confronter les idées. Le Mali a besoin d’un grand débat national, pas d’un simulacre d’inclusion où les dés sont jetés d’avance. Un espace où les militaires, les civils, les religieux, les syndicats, les entrepreneurs, les femmes et les jeunes peuvent dire ensemble : voilà où nous voulons aller, et voilà comment y parvenir.

Ni procès, ni absolution, ni blanc-seing

Le but n’est pas de désigner des coupables. Le pays n’a pas besoin d’un tribunal populaire, mais d’un atelier national. Ce qu’il faut, c’est réfléchir, écouter, confronter, bâtir. Nous ne pourrons pas reconstruire le Mali avec la peur de déplaire ou la tentation de plaire. La refondation n’est pas une incantation : c’est une méthode, une volonté et surtout une responsabilité partagée.

Le Mali ne sera sauvé ni par un Godot hypothétique ni par un Messie providentiel. Il ne le sera que par la lucidité et le courage de ses citoyens. Chaque fois que nous attendons qu’un homme providentiel vienne réparer nos erreurs, nous abdiquons une part de notre souveraineté morale. Il est temps de cesser d’espérer un miracle et de recommencer à agir.


Nous n’avons pas besoin d’un nouveau discours, mais d’une nouvelle exigence : celle de la vérité. Où allons-nous ? Que voulons-nous sauver ? À quoi sommes-nous prêts à renoncer ? Ce sont les seules questions qui vaillent. Le silence n’est plus une vertu. Il est devenu complicité.

Nous n’avons pas besoin non plus de consolation du genre, des citernes sont en route, ou nous sommes devenus des modèles pour d’autres.

Il nous faut un débat sincère, inclusif, courageux, un débat qui dérange, qui questionne, qui ouvre des voies.

Parce que c’est seulement ainsi que naissent les nations.

Alexis Kalambry

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