L'un des maux qui minent constamment le continent africain, et de façon dangereuse, c'est bien la malhonnêteté. Elle est tellement propagée dans nos sociétés que l'on se demande si la bonne morale existe encore.
Au cours de cette crise du carburant qui étrangle actuellement toute population malienne et que tout le monde déplore, certains citoyens ont trouvé, pour eux, le luxe de s'ériger en hommes d'affaires pour la vente du carburant sur le marché noir.
Ces derniers, dépourvus du bon sens et de toute moralité humaine, sont devenus des revendeurs scrupuleux de carburant. Pendant que la population souffre avec de longues files d'attente, sous le soleil accablant pendant des jours, pour espérer avoir, ne serait-ce que quelques litres de carburant pour se dépanner, ces montres escrocs hors pairs, se font remplir des bidons et leurs voitures pour les revendre à la population à des prix exorbitants.
Ils revendent ainsi un litre d'essence à 3000 FCFA, et ils en sont très fiers. Ayant établi un sérieux réseau, ils sont présents dans toutes les stations d'essence où ils sont normalement servi à la pompe aux prix normal indiqué. Une fois chez eux, ils vident tout le contenu de leurs véhicules dans les récipients pour en revendre. Ils sont partout dans les communes et quartiers de Bamako. Etant dans le grand besoin, d'autres citoyens sont contraints d'en acheter au prix fort.
Ce comportement cynique a déjà été signalé à certains hauts niveaux. On fait état même de camions citernes détournés à des fins obscures. Ce triste comportement remet carrément en cause, la vraie moralité africaine et pose clairement la question du gain facile. C'est ni plus ni moins qu’une attitude de la haute délinquance. L'immoralité a désormais dominé nos sociétés. Le caractère social propre à l’africain, incluant la solidarité, a complètement disparu. La quête d'argent facile et à tout profit, est en train de ruiner nos valeurs sociétales. L'honnêteté est devenue très rare dans nos comportements. C'est le faux qui domine et qui malheureusement guide la conduite certains hommes de notre époque. Il y a donc lieu de revoir la question de l'éducation en Afrique. Nos valeurs humaines qui fondaient nos sociétés et les meilleurs rapports humains ne sont plus observés. Et cela devient bien inquiétant.
À une telle allure, comment le terrorisme peut-il être vaincu de sitôt ? Surtout quand certains y trouvent leurs sources de richesse ? Il faut sérieusement y penser et surtout y remédier !