Dans un communiqué datant du 19 novembre dernier, le chargé d’expédier les affaires courantes de la Commune rurale de Kéniéba a lancé une mise en garde ferme à l’endroit des populations et des opérateurs économiques de la ville, face à la multiplication d’installations anarchiques dans les rues et sur les berges des cours d’eau.
Dans ce communiqué rendu public, la mairie rappelle que toute occupation du domaine public doit impérativement être autorisée par une autorité compétente.
Selon la Mairie , ces installations non autorisées constituent un risque réel pour la sécurité et l’environnement : inondations, accidents, entrave à la circulation, pollution et autres nuisances sont régulièrement signalés. L’autorité locale prévient que « l’occupation anarchique et illicite du domaine public ne peut rester impunie ». Les contrevenants disposent d’un délai d’une semaine pour se régulariser ou pour libérer les espaces concernés. Au-delà, des mesures coercitives seront engagées.
Cette mise au point intervient quelques mois après que les autorités de la Transition ont décidé de suspendre temporairement les activités d’orpaillage traditionnel, avant d’autoriser leur reprise le 30 septembre. Une mesure qui traduisait déjà l’inquiétude de l’État face aux dérives observées dans plusieurs localités du pays, y compris dans le cercle de Kéniéba.
Ces dernières années, certaines zones minières ont été le théâtre d’une exploitation abusive, souvent menée par des opérateurs étrangers, notamment chinois. Plusieurs rapports locaux font état d’une dégradation accélérée de l’environnement, de pollution des eaux, ainsi que de tensions avec les populations locales. Ces dernières s’inquiètent de voir leurs espaces agricoles et leurs sources d’eau menacés.
Pour beaucoup de personnes, l’intervention de la Mairie de Kéniéba met à nouveau en lumière la nécessité pour l’État d’exercer un contrôle plus rigoureux sur l’occupation du territoire, qu’il s’agisse des installations urbaines ou des sites d’orpaillage. L’exploitation désordonnée, l’absence d’autorisation et le non-respect de la réglementation exposent les communautés à des risques sociaux, environnementaux et sécuritaires majeurs.
Alors que l’orpaillage reste une activité économique vitale pour des milliers de familles, les autorités sont de plus en plus appelées à trouver un équilibre entre développement local, protection de l’environnement et respect des lois en vigueur.