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Intime conviction : IBK sur les traces de Hollande ?
Publié le jeudi 31 octobre 2013  |  Le Reporter


© AFP par ERIC FEFERBERG
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita en visite à Paris
Mardi 1 octobre 2013. Le président IBK, a été reçu à l`Elysée par son homologue français, François Hollande.


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Ils sont des amis de très longue date, Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK et François Hollande. Et, hasard de l’histoire (?), ils se retrouvent à la tête de leurs pays respectifs, à la même époque avec presque les mêmes défis à relever. Une tâche pas aussi évidente qu’on le pense dans les discours politiques de campagne.


Si IBK est plus déterminé que Hollande, considéré comme un éternel indécis, les deux hommes d’Etat tardent à combler les attentes et misent sur le temps qui n’est pas forcément leur meilleur allié face à des citoyens avides de changement.


Hollande et IBK ne manquent de similitudes. Et ce n’est pas seulement l’amitié qui lie ces deux camarades d’études. Le socialiste a été élu à la tête d’un Etat exsangue et dans le creux de la vague. Attendu comme le Messie au bâton magique par la grande majorité de ses compatriotes, ses réformes tardent à produire leurs fruits, à soulager les foyers français éprouvés par la crise économique. Même si leur pertinence ne fait l’objet d’aucun doute, la France donne l’impression de s’enliser dans la récession. Et l’impatience continue à faire fondre la cote de Hollande dans des sondages plus ou moins objectifs

Et visiblement, IBK n’échappera pas au même casse-tête : satisfaire les Maliens en un laps de temps. Ladji Bourama a hérité d’un pays en totale déconfiture politique, économique et sécuritaire. Un Etat où la gouvernance est à reprendre à la case-départ. Tout est donc priorité.

Les défis sont naturellement énormes et IBK n’a pas de bâton magique. Les Maliens s’impatientent, car durement «éprouvés par les conditions de vie de l’après coup d’Etat du 22 mars et les conséquences de la crise au Nord». Et comme l’analysait si pertinemment un confrère, «c’est à cet effet que beaucoup avaient hâte de voir s’opérer un réel changement au sommet de l’Etat, afin d’apporter le changement nécessaire à un réel épanouissement de la population. L’engouement autour des élections présidentielles pourrait expliquer cette aspiration».


Tardant à voir la lueur annonçant le bout du tunnel, les Maliens piaffent d’impatience. Et l’opposition s’esclaffe ! «Le sursaut patriotique tant espéré, est trahi à nouveau. Les premières initiatives d’IBK portent, hélas, principalement la marque, non pas, du changement tant appelé par les Maliens, mais celle du reniement immédiat de positions et promesses du «Mali d’abord». Elles portent la marque d’un mouvement affligeant de capitulations et de retour vers le passé sous couvert de réconciliation nationale», proteste Mohamed Tabouré du MP22, qui avait pourtant soutenu IBK au second tour ! Ce Mouvement a sans doute déchanté !


Le 15 octobre, à sa sortie de la Grande mosquée pour la prière de l’Aïd El Kébir, IBK semblait demander à ses compatriotes de lui donner le temps. Le temps de bien s’installer et de redresser son navire dans un océan de défis. Le temps de poser les jalons d’une nouvelle gouvernance qui puisse combler les attentes. Mais, comme le dit l’adage, «ventre vide n’a point d’oreilles !». C’est aujourd’hui, souvent dans la solitude du pouvoir, qu’Ibrahim Boubacar Kéita doit réellement mesurer le poids de la confiance du peuple. Décrit même dans les chancelleries les plus influentes comme «l’homme de la situation», il est aujourd’hui seul sur la scène. On le regarde pour le juger, bien ou mal, sans toujours l’objectivité requise. Sera-t-il à la hauteur ? C’est la question que se posent les sceptiques de plus en plus nombreux. Il est vrai que, loin de rassurer, les premiers actes ont semé le doute dans les cœurs, même dans les cercles des plus fervents défenseurs du président Kéïta.


D’abord, il y a eu cette réhabilitation du Général Moussa Traoré, rhabillé en boubou de «Républicain» ! Les martyrs de la Révolution de mars 1991 ont sans doute apprécié. Ensuite, le premier gouvernement d’IBK a tout des tares des précédentes équipes d’ATT, notamment la pléthore pour satisfaire tout le monde : alliés politiques, clan familial, fidèles serviteurs, opportunistes de la dernière heure… Bref, un dosage inquiétant de méritants et de ceux qui semblent être surpris de se retrouver à un tel niveau de responsabilité. Mais, là où Ladji Bourama a réellement dribblé ses partisans, c’est l’élargissement des élus apatrides du Mnla qui, il y a quelques mois seulement, ont versé le sang des Maliens, piétiné les symboles de la République en s’alliant avec le diable, pardon, les Jihadistes… Et partout où ces renégats avaient droit à la parole, l’image du Mali a été piétinée dans la boue. De nos jours, ces «réhabilités d’IBK» se battent pour le report des législatives du 24 novembre 2013 afin de postuler et s’offrir une nouvelle immunité pour couvrir leurs futurs crimes et trahisons. IBK cédera-t-il ?


La France de Hollande ne lui laisse pas le choix. Heureusement que l’Union européenne voit autrement la question. Certes, il faut éviter d’aller vite en besogne en parlant déjà de «désillusion du peuple». Mais, le vrai pari aujourd’hui, c’est d’éviter que ce mouvement (déception, désillusion ou désespoir) ne s’étende comme un feu de brousse ravivé par l’Harmattan pour toucher la majorité des Maliens. Et pour paraphraser un autre confrère du «Zénith Ballé», nous pensons que «rien n’est perdu, rien n’est fait, l’avenir est devant nous pour le bonheur des Maliens, pour l’honneur du Mali».


En dehors du retour définitif de la paix dans le septentrion du Mali, le plus urgent, c’est de trouver les goulots d’étranglement de l’économie malienne. Même si la croissance, depuis l’avènement de la démocratie, s’est rarement manifestée dans le panier de la ménagère malienne, il faudra relancer l’économie par des financements conséquents des micro-entreprises. Mais, pour réellement soulager le citoyen, il faut que les prix baissent de façon conséquente. Et ce n’est pas forcément de la mer à boire. Il faut commencer par briser les monopoles de fait qui asphyxient les ménages du pays et l’économie du pays. Cela nécessite également que l’on fasse un état des lieux de la politique de subventions qui ont plus bénéficié à la pègre des opérateurs économique et aux cadres véreux de l’administration qu’au Malien lambda. Qu’est-ce que cela suppose ? Qu’il faille faire une juste lecture des préoccupations réelles des Maliens. Il faut traduire les promesses de campagne en actes concrets pour satisfaire ce peuple qui a les mêmes besoins, du Nord au Sud et d’Est en Ouest.


Si Hollande peut se permettre de rester un «Président Normal», IBK doit s’habiller des habits de «Spiderman» pour traduire dans le concret son slogan de campagne : «Le Mali D’abord» ! Comme Hollande, IBK ne bénéficiera pas d’état de grâce au sommet de l’Etat. Et personne ne lui accordera des circonstances atténuantes (crise économique mondiale, déliquescence de l’administration et de l’économie nationales…), à plus forte raison, lui faire des cadeaux. Y compris ses «fidèles» serviteurs de la campagne qui attendent la récompense de leur «fidélité».


C’est cela aussi la triste réalité du pouvoir, que l’on soit à l’Elysée ou à Koulouba !

Hamady TAMBA

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