Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

FEMAFOOT: Un rapport, des zones d’ombre
Publié le mardi 25 novembre 2025  |  Mali Tribune
Football:
© aBamako.com par mouhamar
Football: Premier point  de presse de Henry Kasperczak
Bamako, le 30 décembre 2013 (FEMAFOOT). Le nouvel entraîneur des Aigles, Henry Kasperczak, animera son premier point de presse ce lundi au siège de la Fédération malienne de football à partir de 12 h 00. En marge de cette cérémonie, se déroulera la remise d’équipements sportifs aux clubs de football féminin.
Comment


La Fédération malienne de Football (Fémafoot) vient de boucler l’exercice comptable 2024 avec un excédent de près de 297 millions de francs CFA. À première vue, les finances de l’instance dirigée par Mamoutou Touré « Bavieux » semblent solides, avec des fonds propres dépassant les 2,1 milliards de francs CFA. Pourtant, derrière cette apparente bonne santé, le rapport du commissaire aux comptes révèle d’importantes zones de flou, au point de conduire à une “opinion avec réserves”, synonyme de comptes jugés globalement fiables… mais insuffisamment justifiés.
Le cœur des réserves émises par l’auditeur tient en un mot : absence de preuves. Sur plusieurs postes majeurs du bilan, les documents requis n’ont tout simplement pas été produits :
Immobilisations (3,8 milliards) : aucun procès-verbal d’inventaire n’a été transmis. Autrement dit, il est impossible d’affirmer précisément ce que la Fémafoot possède, son état ou sa valeur réelle.
Subventions d’investissement (près de 85 millions de reprises) : aucun détail des éléments composant ces montants.
Dettes envers fournisseurs (près d’1 milliard) : aucune liste détaillée complète. Qui a été payé ? Qui doit encore l’être ? Pourquoi ? Mystère.
Autres créances et dettes (environ 100 millions) : encore des montants sans justificatifs, y compris des comptes individuels non documentés.
Ces absences ne relèvent pas seulement d’une négligence administrative : elles empêchent toute vérification claire de la réalité des chiffres, exposant la fédération à des erreurs majeures, voire à des irrégularités.

Des chiffres qui ne disent pas tout
L’auditeur relève également un désaccord de fond : les cotisations des membres n’ont pas été comptabilisées en produits. Un non-sens au regard des règles comptables applicables (AUSYCEBNL).
Officiellement, cela réduit artificiellement les revenus de la Fémafoot. Officieusement, cela soulève une question d’ordre institutionnel : La fédération a-t-elle une liste fiable et à jour de ses membres ?
Selon le même rapport, cette liste n’a pas été communiquée à l’auditeur. Ce silence interroge : comment une institution nationale peut-elle fonctionner sans transparence sur ses adhérents, sur l’identité de ceux qui la composent… et la financent ?
Malgré les subventions publiques et les soutiens internationaux dont elle bénéficie, la Fémafoot ne dispose pas d’un registre officiel des donateurs, pourtant obligatoire selon l’article 18 du référentiel comptable en vigueur.
Ce registre permet normalement de tracer l’origine des ressources et les montants reçus. Sa non-existence ouvre un champ inquiétant : comment suivre les dons ? qui donne quoi ? comment l’argent est-il utilisé ?
L’auditeur signale également ne pas avoir reçu le rapport d’activité 2024 de la fédération. Au-delà des chiffres, ce document renseigne sur l’action sportive, éducative et institutionnelle de la Fémafoot. Son absence ne fait qu’alimenter l’idée d’une gouvernance où l’information circule peu, voire pas du tout.
L’année 2024 marque l’entrée en vigueur d’un nouveau cadre comptable pour les organisations à but non lucratif, dont les fédérations sportives. Cette transition peut expliquer certains ajustements, mais elle ne justifie pas l’absence de preuves, l’oubli ou la résistance vis-à-vis de la transparence. Le football malien est aujourd’hui financé par l’État, les partenaires internationaux, les sponsors, et les clubs affiliés. À ce titre, l’exigence de reddition de comptes devrait être une règle, pas une option.

Vers une gouvernance plus transparente ?
Le rapport du commissaire aux comptes ne conclut pas à une malversation. Il ne certifie pas non plus l’exactitude totale des chiffres. Il en pointe les limites, les flous et les risques. La Fémafoot présente des finances structurellement fortes… mais un système de gestion qui ne permet pas de le prouver.
Alors que les enjeux sportifs, financiers et électoraux se resserrent autour de la fédération, une question s’impose : le football malien peut-il se développer durablement sans transparence financière et institutionnelle ?
L’opinion publique, les clubs, les sponsors et l’État attendent une réponse claire. À la Fémafoot désormais d’en apporter la preuve, documents à l’appui.
Alexis Kalambry
Source : Mali Tribune
Commentaires

Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment