Pendant plusieurs semaines, Bamako et certaines grandes villes du pays ont vécu au rythme de la pénurie d’hydrocarbures consécutive à l’attaque de citernes par des groupes terroristes téléguidés de l’extérieur.
L’objectif de ces attaques était clair : imposer un blocus sur la capitale et pousser les populations à la révolte. Mais ce plan machiavélique de déstabilisation soutenu par une campagne de presse d’une certaine presse française a lamentablement échoué. Aujourd’hui, les groupes terroristes sont quotidiennement traqués, l’essence coule à flot et Bamako est toujours debout.
Contrairement à certaines narrations relayées par des médias français, il ne s’agissait pas d’un blocus officiel, mais bien d’une tentative de blocus menée par des groupes armés affiliés au JNIM. Ces groupes ont ciblé les convois de carburant, incendié des citernes, tué des chauffeurs et semé la terreur sur les axes stratégiques reliant les ports d’approvisionnement au centre, à l'ouest et au sud de notre pays.
Une tentative de blocus, pas un blocus
L’objectif sordide était d'étouffer Bamako, créer un chaos logistique, et perturber davantage la marche normale de l'économie du pays.
La riposte apportée avec une coordination intelligente, une solidarité sans failles, l'a été à hauteur de la souveraineté incarnée. Face à cette menace holistique de type nouveau, la réaction des autorités maliennes a été rapide et structurée.
La création d’un comité interministériel de crise, piloté par le Premier ministre Abdoulaye Maïga, pour coordonner les réponses logistiques, sécuritaires et diplomatiques en fait partie. Le déploiement de l’opération “Fuga Kéné”, dirigée par le Général Famouké Camara, avec pour mission de sécuriser les routes, neutraliser les poches terroristes, et garantir le passage des convois a été salutaire. La mobilisation régionale à travers le Niger, dans un geste fort de solidarité, a créé un déclic au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali a reçu 82 camions-citernes envoyés par le gouvernement du Général Abderahmane Thiani. Le soutien stratégique de la Russie n'a pas fait défaut.
Le retour du carburant : une victoire logistique
Le 22 novembre 2025 marque un tournant. 250 citernes, soit 12 millions de litres de carburant, entrent dans Bamako. Les stations-service sont réapprovisionnées, les transports reprennent, les activités économiques redémarrent. Le soulagement est palpable. Les images de citernes escortées par des blindés, saluées par la population, deviennent virales.
Cette opération logistique, inédite par son ampleur, est saluée comme un exploit de souveraineté.
Ce qui n'a pas découragé les opérateurs de la guerre de récits. Entre vérité et mensonges, la bataille s’est aussi jouée sur le plan médiatique. Cette reprise de l’approvisionnement du pays en hydrocarbures est incontestablement une victoire contre un complot international, visant à affaiblir le Mali. En réalité, il s’agit d’une “internationale de la déstabilisation”, mêlant groupes armés, relais médiatiques étrangers, et au-delà du terrain, des intérêts géopolitiques hostiles.
En face, les incartades des vociférateurs peinent à passer chez le Malien ordinaire réfractaire à la manipulation pour entendre ces discours tendancieux et orientés sur les plateaux de télés étrangères impliquées dans cette guerre médiatique autour de narratif utopique sur la "chute imminente" de la capitale : Bamako.
Au plan interne, avec une opinion certes fragmentée, la presse malienne a été le porte-voix des populations dans un challenge structuré qui n'a permis à aucun Malien de rester en rade dans la riposte adaptée et la résilience partagée.
Entre vigilance et résilience
La crise du carburant a révélé les multiples atteintes portées contre la stabilité du pays, mais aussi sa capacité à se mobiliser, s’organiser, se repenser et résister en s'assumant. Elle a mis en lumière l’importance des alliances régionales (AES), la montée en puissance de la coopération russo-malienne, et la volonté affichée de rompre avec les dépendances logistiques héritées des anciens schémas de développement bannis.
Mais la vigilance reste de mise. Car si Bamako respire, les tentatives de déstabilisation persistent à la limite de nos frontières, avec des manœuvres visibles et palpables. Comme quoi cette guerre n’est pas seulement militaire, elle est aussi économique, psychologique, et narrative.
Le carburant coule à nouveau certes, mais c’est surtout la dignité nationale qui a été ravitaillée en substances nouvelles. Le Mali, toujours debout, regarde désormais vers l’avenir avec sérénité et lucidité. Le complot a échoué véritablement parce qu’il était lamentable.