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Pénurie du carburant : finis les business florissants
Publié le mardi 2 decembre 2025  |  Le témoin
Pénurie
© aBamako.com par MS
Pénurie de carburant dans les stations-service
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Les terroristes, sous la bannière du Jnim, auront maintenu sous blocus la capitale malienne un mois durant, en réponse à la décision des autorités maliennes d’interdire la vente du carburant par endroit.

C’est du moins la justification donnée par un certain Bina Diarra, devenu tristement célèbre de par ses sorties sur les réseaux sociaux. Natif d’un village perdu dans la localité de Kolokani, selon le porte-voix du Jnim, les habitants de la capitale seront des sésames précieux pour l'économie aussi longtemps que la décision des autorités reste en vigueur. Et depuis tous les camions citernes, leurs chauffeurs et apprentis sont des cibles. Conséquence : en plus de la perte en matériel (plusieurs citernes et leur contenance partie en fumée), la République déplore des pertes en vies humaines (militaires, chasseurs et apprentis) ainsi que d’autres emportés en otages. Au point que même le chef de l'administration malienne s’est fendu de la métaphore qui assimile le carburant console au Mali à des sang humain. Seulement voilà : tel un prêche dans le dessert, la déclaration du locataire de la Primature semble tomber dans l’oreille de sourds. En attestent ces business florissants autour du carburant depuis l'éclatement de la crise et comme pour combler le vide laissé par le ralentissement des activités économiques. C’est le cas, tenez-vous bien, de certains conducteurs des Kata-katani (moto tricycle) et de moto-taxi qui ont transformé les stations - service en dortoir dans l’espoir de faire le plein de carburant destiné à la revente dans le marché noir au triple de son prix d’achat. Le bénéfice ainsi généré fait pratiquement le double de leur gain journalier. Autant dire qu’ils profitent plus de la crise que de leur activité régulière.


Ça n’est pas tout. Alors que les cuves de stations sont déclarées sèches, des pompistes ont transformé leur résidence en point de vente de carburant. Par une énigme dont on ignore le secret, ils arrivent à stocker à domicile quelques bidon de carburant qu’ils revendent en détail jusqu’à 3000 francs CFA le bidon de 1,5 litres.

Dans les longues files au niveau des stations pullulaient également les véhicules de parcs de vente et de location de véhicules ainsi que des vieux engins ayant quitté la circulation depuis des lustres que les jeunes chômeurs transforment en stations mobiles. Le carburant est ensuite extrait des réservoirs pour être revendu à des prix plus que prohibitifs.

Ce ne sont pas les seules manifestations d’une crise qui, sans des mesures draconiennes, se serait installée comme un nouveau filon inépuisable. En effet, alors qu’une quantité plafond est imposée, des pompistes dans certaines stations marchandent sans vergogne avec la clientèle excéder les volumes admis moyennant une somme forfaitaire. Il arrive ainsi que les plus nantis font ainsi le plein de leurs véhicules et vident les cuves avant que n’arrive le tour d’infortunés ayant veillé dans les files. Le tout sous le regard complice des jeunes volontaires du CNJ engagés par le ministère de la Jeunesse pour veiller à l’application des mesures.

Et ces pratiques n’étaient pas le propre de la capitale. De sources concordantes, dans les régions comme Ségou, Mopti où Koutiala, les mêmes dérives avaient pignon sur rue et faisaient le malheur ou le bonheur des Maliens selon qu’ils soient dans la position de bourreau ou de victime d’un business opportuniste.


Amidou Keita

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