Le président de la République a été applaudi par tous les Maliens, ou presque, quand il a indiqué, dans son adresse à la Nation du 22 septembre dernier, que l’utilisation des véhicules de l’Etat à des fins personnelles ne sera plus tolérée. Une promesse restée, jusque-là, sans lendemain.
Un mois après, les Maliens s’impatientent de voir cette déclaration se traduire en acte concret. Mais hélas ! Le phénomène de la confusion des publics aux biens personnels n’est pas nouveau au Mali. Mais ces dernières années, le phénomène a pris de l’ampleur au point que certains Maliens pensent que c’est un droit. Si dans certains pays, utiliser les véhicules du service après les heures de travail constitue une honte, au Mali cette pratique constitue, au contraire, une fierté. C’est pourquoi, lors des cortèges de mariage, on remarque plus de véhicules de l’Etat que de véhicules personnels. Aussi, les véhicules de l’Etat sont les plus utilisés dans les travaux champêtres au Mali. Alors qu’en réalité, entre cette pratique érigée en droit et le vol, il’ n’y a qu’un pas.
Le discours du nouveau président de la République restera un discours tant que l’exemple n’est pas donné du haut. Car la prononciation de ce discours brillantissime, ne semble rien changer dans cette pratique qui en train de prendre du galon. Aujourd’hui, certains ministres n’hésitent pas à utiliser leur véhicule de fonction (les très élégantes voitures noires avec les plates immatriculés G) à des fins personnels ou politique. Plus grave, cela se passe souvent à des jours non-ouvrables.
Comment peut-on mettre fin à cette pratique, si ceux-là même qui doivent donner l’ exemple sont les premiers à l’encourager ?